Le deuxième volet du cinquième rapport du groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (GIEC), publié le lundi 31 mars, n’a, semble-t-il, pas suscité beaucoup d’émotion !
Pourtant, ce rapport est alarmant tant sur les impacts actuels que futurs du réchauffement ou changement climatique. Oui, les conséquences sont graves mais le pire est peut-être à venir ; inondations, sécheresses, pénuries alimentaires, problèmes sanitaires…
Alors, il y a urgence à agir pour limiter à 2° le réchauffement climatique, et ainsi, ne pas avoir à affronter les scénarios les plus catastrophiques !
Et les problèmes liés à l’environnement sont nombreux. Il y a la pollution de l’air qui a valu à Paris de se voir imposer la circulation alternée pendant la journée du 17 mars dernier. Il semblerait que l’expérience doive se renouveler à l’avenir, compte tenu du nombre de pics enregistrés. On parle de pollution des sols, des nappes phréatiques… Et tout cela n’est pas sans effet sur l’environnement et sur la santé…
Mais qui se soucie vraiment des problèmes environnementaux ?
Avec la crise économique, la priorité est avant tout la relance de l’économie, plutôt que la préservation de l’environnement. Il y a bien ici ou là, des mesures mais qui dans l’ensemble demeurent bien en deçà des enjeux cruciaux. Alors, oui, les intentions sont affichées et le projet de loi sur la transition énergétique pourrait même voir le jour avant la fin 2014. A moins que la situation économique ne s’aggrave et que celle-ci soit à nouveau mise de côté ! L’écologie a l’habitude des reculades et des reports !
Du reste, dans un pays en difficulté comme l’est la France et ce, malgré la volonté affichée par la Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, fraîchement élue, il serait illusoire de concevoir une écologie autrement que « punitive » ! Faute d’argent dans les caisses de l’Etat, comment penser que l’on pourra se passer de taxes (écotaxe, taxe carbone…) pour financer cette transition ?
Il est certain qu’il serait préférable que les mesures écologiques soient incitatives (bonus, transports gratuits…) et elles le seront, mais à la marge. Pour le reste, ce sera par de nouveaux prélèvements et par temps d’overdose fiscal, l’accueil risque d’être plus que réservé et les bonnets rouges de virer à l’écarlate !
Et puis, comme dans tout, les dirigeants sont toujours à traiter les urgences et à remettre à plus tard les réformes de fond. Face aux inondations, c’est le déploiement de forces pour secourir les populations et le déblocage d’aides pour parer au plus pressé. Mais une fois que tout est rentré dans l’ordre, que fait-on vraiment pour changer les choses ?
Sans vouloir tirer sur l’ambulance, le parti Europe Ecologie Les Verts est-il à la hauteur ? Ils ont décliné l’offre d’entrer dans le nouveau gouvernement, alors qu’il semblerait que des engagements aient été pris pour avancer le dossier de la transition énergétique. Hier, une Ministre de ce même parti avait choisi le logement plutôt que celui de l’écologie ! Et souvent, trop souvent, les représentants de ce parti prennent la parole pour parler de tout… sauf d’écologie ! Cherchez l’erreur ! C’est bien dommage car c’est un domaine qui devrait rassembler beaucoup plus de citoyens éco-responsables et ce parti de pulvériser des records aux élections…
Il est certain que la population est sensible aux problèmes d’environnement, elle en subit les conséquences. Mais là aussi, entre les bonnes intentions et l’action, combien suivent les consignes de préservation de la planète ? Prendre son véhicule le moins possible, faire le tri des déchets, prendre des douches plutôt que des bains ?
Au niveau mondial, les conférences se succèdent sans avancées spectaculaires. La dernière en date, la conférence climat de Varsovie du 11 au 22 novembre 2013 a débouché sur un compromis en vue d’un accord universel sur le climat à Paris en 2015. Et tout cela sur fond de défiance des pays en développement envers les pays industrialisés : « Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ou que j’ai fait ! ».
Dans le domaine de l’écologie, des décisions courageuses de la part des gouvernants doivent être prises pour contraindre à un vrai changement, pas un changement de façade.
Mais la planète pourra-t-elle attendre ?