France : terre inhospitalière ?

capture d'écran BFM TV

La France, terre d'asile et pays des droits de l'Homme serait-elle devenue une terre inhospitalière ? 

Le manifeste d'Edwy Plenel  paru en novembre dernier aux Editions Bayard - Le devoir d'hospitalité - dénonce ce qu'il nomme être la criminalisation de la solidarité envers les migrants et prône un accueil de tous ceux qui fuient leur pays d'origine...

Cette demande d'un accueil massif de migrants quel qu'en soit l'origine, - parce que la misère serait un motif aussi valable que la guerre - laisse souvent place à un silence gêné. Face aux bons sentiments, la tendance est plutôt au profil bas.

La générosité exprimée en ces termes ne mange pas de pain !!! C'est toujours plus facile d'être du côté de l'humanité que de la réalité. Pire, contester cet humanisme au nom du principe de réalité, vous passez pour un sans-coeur, voire un pourri.

Pour ces défenseurs des réfugiés, aucune place n'est laissée aux doutes d'un accueil massif ! Ne vous avisez surtout pas à demander combien la France pourrait recevoir de personnes ? Ce n'est jamais la bonne question, quand on aime on ne compte pas. Qu'avec de tels arguments, on ne recevrait personne ! Et puis, certains vous diront que le nombre importe peu,il faut seulement de l'organisation et de la bonne volonté !!! Avec de tels arguments, nous ne somme pas plus avancés !!!

Accueillir des milliers, des centaines de milliers, des millions, pourquoi pas un milliard personnes, est-ce possible ? Nul ne connait l'impact qu'une ouverture des frontières aurait sur des populations qui fuient la guerre, la corruption, la pauvreté... Et c'est humain de vouloir une vie décente pour soi et les siens... On a eu l'expérience de l'Allemagne qui a ouvert ses frontières quelques mois pour les claquer au nez des réfugiés, désappointés ...

Parce qu'Edwy Plenel comme bien d'autres n'auront certainement jamais à gérer une crise humanitaire dans notre pays, ils peuvent se permettre de nous donner des leçons. Si les frontières s'ouvraient, qui devrait trouver des logements, soigner, éduquer, un travail à toutes ces personnes ? La générosité avec l'argent des autres, beaucoup savent faire...

Mais nous sommes bien loin d'une ouverture des frontières et à l'inverse, notre pays semble avoir plutôt du mal à gérer la vague migratoire des dernières années !!!

Dans le 19ème arrondissement de Paris, les riverains menacent de faire la grève de la faim si une solution n'est pas trouvée devant le local de France Terre d'Asile où des centaines de migrants attendent de rentrer, sans succès ! Les gens s'entassent sur le trottoir, abandonnés à leur triste sort.... 

Il semble que la France soit devenue une terre inhospitalière pour des raisons économiques et il faut bien l'avouer elle fait face aussi à une crise identitaire. Du reste, les Français qui en paient les pots cassés sont ceux qui ont une origine étrangère et qui subissent des discriminations.... On parle encore d'intégration à des personnes qui sont nées en France et dont les parents, parfois même les grands-parents sont nés en France !   

On peut rappeler pour ceux qui sont amnésiques que la France connaît de graves difficultés économiques ; taux de chômage important, dette publique abyssale, crise du logement sans précédent, déficit de la sécurité sociale qui perdure au-delà de ce qui avait été prévu...

Comment accueillir dignement des populations quand un pays connait autant de problèmes ? Si l'on ajoute une dose d'islamophobie au tableau déjà sombre, le devoir d'hospitalité n'est pas pour demain, ni après-demain, semble-t-il ! 

Néanmoins, il y a des personnes qui au sein d'associations donnent de leur temps aux migrants, certaines même en reçoivent chez elles. Cette générosité spontanée et désintéressée est vraiment tout à leur honneur. 

Mais ces gestes ne peuvent être que limités et il est certain que si le pays se trouvait débordé par une vague migratoire incontrôlée, rien ne prouve que l'humanité espérée ne l'emporte et qu'au contraire la haine que l'on sent déjà bien présente n'éclate et que la barbarie ne règne !

Ne tentons pas le Diable...