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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 20:48

regle de troisComment faire confiance aux chiffres dont on nous abreuve dans les médias qui, sans être faux, ne reflètent pas complètement la réalité ?

Pour illustrer le propos, prenons 3 exemples et pas des moindres :

Les chiffres du chômage pour le mois de mars 2013 dont tous les titres des journaux ont signalé le record historique : 3 224 600 de demandeurs d’emploi. Et d’ajouter, 29 100 de plus qu'en janvier 1997 ! Évidemment, les chiffres parlent d’eux-mêmes... sauf que : quelle était la population active en 1997 ? Dans les années 1990, la population active était de plus de 25 millions et aujourd’hui, elle est de plus de 28 millions... Aussi, le chiffre est moins important que la proportion du chômage, soit 10,2% aujourd’hui contre 10,8% en 1997.

En matière de retraite, on constate aussi une disparité. Dans les années 70, on est passé de 3 actifs pour 1 retraité à 2,1 actifs pour 1 retraité en 2010. Et on nous annonce, histoire de nous filer le bourdon, qu’en 2020, ce ne sera plus que 1,5 actif pour un retraité. D’où notre grande émotion ! Sauf que là aussi, l’environnement s’est modifié et il faudrait plus parler de productivité. Que fait-on de la robotisation et autr

es méthodes qui ont amélioré la productivité. Ce qu’il fallait hier, en nombre de salariés, dans l’industrie ou dans l’agriculture, n’a plus rien à voir avec aujourd’hui.

La mortalité sur les routes est également un cas de figure similaire. En 1972, 18 034 décès étaient recensés alors qu’en 2012, il n’y en avait que 3645. Mais cette baisse de la mortalité est encore plus importante si l’on considère le nombre de véhicules circulant sur les routes de France entre ces deux dates, nombre qui a explosé. En réalité, entre 1972 et 2012, ce sont 320 000 vies qui ont été épargnées.

Alors pourquoi cette différence d’appréciation ?

Peut-on parler de simple commodité ? On indique des chiffres et la comparaison est tout de suite claire. Tant pis pour la proportion... Et puis, c’est plus percutant dans une analyse, à défaut d’être cohérent.

Et surtout n’est-ce pas par souci de porter un message que l’on préfère dramatiser ?

Les victimes de la route seront toujours trop nombreuses, peu importe que le trafic soit passé du simple au double, voire au triple ou au quadruple ! Inutile de se contenter d’un bilan plus positif car un mort sur la route sera toujours un mort de trop !

Et c’est le même constat pour le chômage. Pas de quoi se réjouir que, comparativement à une autre époque, le chômage ne soit pas aussi important. Pour chaque personne au chômage, il y a une situation difficile, voire dramatique.

Et pour la retraite, même si la productivité n’est plus la même, et que les données ne sont pas conformes à la stricte réalité, il n’en demeure pas moins vrai que les régimes de retraite accusent d’énormes déficits et que ceux-ci s’accroissent d’année en année.

Toutefois, il est intéressant de remettre les choses en perspective, cela permet aussi de relativiser.

Alors que la situation n’est pas des plus brillantes dans de nombreux domaines, à quoi bon en rajouter ? Un peu d’objectivité ne peut pas nuire... 

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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 18:03

Le "Mur des Cons" filmé dans les locaux du syndicat de la Magistrature a suscité diverses réactions, des plus tièdes aux plus radicales. Certains ont crié au scandale, dont beaucoup de ceux qui avaient leur photo placardée sur le mur, parlant de mur de la honte, de liste noire... D’autres ont réprouvé, d’autres encore étaient dans la quasi-indifférence, voire pour quelques-uns dans un silence complice.

Pour la Présidente du syndicat, elle a cru bon d’expliquer qu’il s’agissait d’une blague de potache, une sorte de défouloir dans un local privé.

Entre les excès des uns et la désinvolture des autres, il convient de se pencher sur l’exemplarité des élites.  

Le dernier mensonge politique, l’affaire Cahuzac, pose aussi ce problème de l’exemplarité.

Oui, les élites se doivent d’être exemplaires. Elles doivent avoir le comportement le plus irréprochable possible. Il en va de leur crédibilité et de leur autorité.

Si, le "Mur des Cons" n’est pas en soi un acte illégal, qu’en est-il sur le plan éthique ? L’image renvoyée aux justiciables est désastreuse. Et du reste, les Magistrats qui ont été interrogés sur le sujet, sont « atterrés ». Oui, ils ont bien compris que la blague de potache que l’on essayait de vendre, n’est pas satisfaisante et que personne ne s’en contentera. Pis, ils auront certainement, dans les mois à venir, à faire face aux interrogations des justiciables sur leur réelle indépendance. Que pourront-ils répondre à ceux qui parleront de défouloir dans une affaire d’injure ? Certes, la loi sera de leur côté, mais seront-ils entendus de la même manière ? Leur discours aura-t-il la même portée ? Et ne parlons pas des parents de victimes qui se sont retrouvés eux aussi en tête d’affiche ! C’est du goût le plus douteux, et même si ces personnes ont eu des mots durs envers la justice, n’avaient-elles pas l’excuse de la douleur ?

En matière politique, les élus ont également ce devoir d’exemplarité. Comment peut-on exiger des Français qu’ils paient docilement leurs impôts quand on a fait en sorte d’y échapper ? C’est pour cette raison que la future loi sur la moralisation de la vie politique est aussi importante. Remettre de l’éthique là où elle peut faire défaut. Tout risque de conflit d’intérêt est à bannir. On veut des hommes et des femmes politiques honnêtes, éloignés de la corruption.  

Et cette exemplarité peut s’étendre à d’autres élites de la société, dans la sphère entrepreneuriale. Les fameux patrons-voyous sont aussi une insulte à tous ceux qui travaillent dur et qui perdent leur emploi parce que la conduite d’une entreprise a été désastreuse.

Certes, on peut excuser les erreurs dans l’exercice d’une fonction, n’est-on pas tous faillibles ? Il en va autrement des actes accomplis délibérément quel que soit le degré de gravité. Là, on touche au sacré, à l’idée de que l’on se fait des élites. 

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 14:23

drapeau UE déchiréUn divorce à l’européenne aura-t-il lieu, entre d’un côté les pays vertueux du Nord et d’un autre côté les pays dispendieux du Sud ? Avec comme motif de désaccord ou de rupture, les plans d’austérité ?

Les pays du sud dans lesquels des plans d’austérité ont été installés voient la croissance se volatiliser, la colère sociale monter, les partis populistes progresser et le rejet de l’Union européenne grimper en flèche.

L’austérité est nocive pour les économies et les experts semblent pour une fois unanimes sur le sujet. Sauf que pour concilier croissance et désendettement des États, autant chercher la quadrature du cercle ! Mission impossible, semble-t-il.

On peut comprendre aussi que les pays du Nord, dont l’Allemagne en tête de file, qui ont été raisonnables, qui ont su faire des réformes douloureuses, ne soient pas enclins à soulager les pays dont la conduite budgétaire a été loin d’être exemplaire. C’est toujours la même histoire de la cigale et de la fourmi, dont La Fontaine avait si bien décrit les comportements. Et voilà que cette Fable illustre notre comportement et celle de quelques-uns de nos voisins...

Et pourtant, il faudra du temps, beaucoup de temps, pour résorber les lourds déficits accumulés. Peut-être même le même temps qu’il fallu pour les créer ! Certes, des efforts exceptionnels peuvent être entrepris pour accélérer le calendrier mais, tel un couple en surendettement, chacun sait bien que pour rééquilibrer un budget, il faut de la patience et de la volonté.

Alors, oui, cela n’est guère plaisant à entendre par ceux qui se sont imposé des limites de payer pour ceux qui ont joué pendant tant d’années les cigales ! Mais desserrer l’étau est la seule voie possible pour que le divorce entre les pays de la zone euro ne soit pas consommé.

Cet assouplissement des plans de rigueur se fera-t-il avec l’accord des pays concernés ou par les circonstances ? Des circonstances exceptionnelles pourraient amener à édulcorer les mesures de rigueur ; un chômage de plus en plus difficile à endiguer, une récession durable, des révoltes sociales, une attaque plus virulente des marchés...

N’est-ce pas ce que la France attend ?

Pour le moment, notre pays est entre deux eaux ; pas franchement englué dans la récession et loin d’avoir résorbé ses déficits.

Si la pression fiscale est à son maximum, les réformes se font timides, histoire de montrer de la bonne volonté, mais sans plus. On voit bien que l’Etat peine à engager une réforme de son système social et les économies se font à la marge. Certes, il y aura des coups de canif ici ou là, comme les allocations familiales pour les familles aisées. Mais bon, tout cela reste bien timoré par crainte de voir le pays s’engouffrer dans la révolte sociale.

Faut-il parler de manque de courage politique ? Mais ne serait-ce pas plutôt du suicide politique ? A n’en pas douter.... Alors, l’espoir ne résiderait-il pas en une modération des mesures de rigueur, histoire de gagner du temps...

Un temps qui s’avère de toute façon indispensable pour combler un gouffre financier qui s’est creusé en plus de 30 ans ! 

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 10:31

 

IMGP0210La semaine dernière, je suis tombée sur une émission de télé-réalité, plutôt familière dans le paysage audiovisuel, puisqu'il s'agit de la saison 2 de "la Belle et ses princes presque charmants". J'ai bêtement pensé en voyant le concept "un peu de douceur dans ce monde de brutes". Il faut dire que tout est présenté comme un joli conte de fée. Le générique de présentation sous forme d'un livre en relief pour enfants, la candidate à la recherche du grand amour, dénommée "la princesse" et des prétendants ne recherchant qu'une chose : "conquérir le cœur de la belle", selon les dires de la voix-off.

 Mais voilà, cette charmante demoiselle a, face à elle, une vingtaine de candidats, la moitié qualifiée par la production de "beaux gosses" et l'autre moitié, d'hommes au "physique atypique". Oui, oui, le terme est bien employé tel quel. Mais bon, comme dans toute bonne émission de télé-réalité qui se respecte, chacun tient le rôle pour lequel il a été choisi. Les bodybuilders se cantonnent à rester des jeunes hommes superficiels et idiots, tandis que les autres sont de grands romantiques, au cœur tendre. En somme, enterré le prince charmant, beau, délicat et intelligent d'un siècle reculé. La princesse a désormais un douloureux choix à faire : la "beauté physique ou celle du cœur". Et oui, c'est soit l'un, soit l'autre ! En amour, on ne peut pas tout avoir, n'est-ce pas ? ...

 Si la télévision est le miroir de notre société, le reflet est plutôt laid à regarder. L'amour est mort, remplacé par le culte du corps et l'apparence à tout prix. Le maniement de notre chère langue française par la jeune génération, doit certainement se faire retourner Victor Hugo dans sa tombe. La culture semble être une notion obsolète et le but ultime d'une vie serait de devenir acteur ou mannequin. Se dévêtir étant un plus pour voir sa cote de notoriété grimper en flèche. 

 La nouvelle génération est-elle devenue un tel cliché ? Certainement pas. Il y a encore, fort heureusement, des jeunes intelligents, qui travaillent dur pour obtenir ce qu'ils veulent et qui ont d’autres rêves que de passer à la télévision. Malheureusement, le petit écran ne semble pas intéressé à faire la promotion de ces profils plutôt sains et simples.

 Et si ce nouveau genre de programmes, invité dans nos salons au début des années 2000, n'était en fait qu'un nouveau genre de fiction ? Tout a plus ou moins été inventé. Entre les polars noirs, les westerns, les films bourrés d'action et de testostérone et les feuilletons immortels à l'eau de rose, il faudra désormais compter la télé-réalité, qui n'a de réel que le nom. Les gens ne sont pas dupes. On ne peut parler d'une situation normale et réelle dès l'instant qu'une personne est enfermée avec des gens qu'elle ne connaît pas, sous l'œil de dizaines de caméras qui tournent H24. Un "big Brother" des temps modernes. 

 Et puis n'est pas lofteur qui veut, car des castings sont là pour s'assurer qu'il ne manque aucun des profils indispensables à ce genre de concept ; une bimbo, un discret, une grande gueule, un révolté, un gentil idiot...

 Et nous, en bons téléspectateurs, on ne s'en lasse pas, puisque ce type d'émission fait toujours recette, au bout de 10 ans. Notre côté voyeur (et peut-être un peu sadique) se trouve alors satisfait. On se délecte en voyant untel tromper sa copine, une autre critiquer sa soi-disant meilleure amie, deux autres en venir prequ'aux mains, un autre martyriser la langue française et sortir de véritables inepties.

 Oui, rire des déboires et des idioties d'une brochette de jeunes gens est devenu un passe-temps partagé par des milliers de Français. 

 Sommes-nous pour autant des êtres sournois, se délectant du malheur et de la bêtise de son prochain ? Bonne ou mauvaise nouvelle, nous avons toujours, plus ou moins, été ainsi. N'existait-il pas des foires humaines, il n'y a pas encore si longtemps, où l'on exposait des humains avec une particularité physique ?  Rien n'a vraiment changé. On est juste passé de la foire à la télévision... 

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 16:26

Cette fois, la loi autorisant le mariage homosexuel fait l’objet d’un vote solennel ce jour. Du soulagement et de l’enthousiasme vont submerger les défenseurs de ce mariage pour tous et de la déception va s’emparer des opposants.  

Les débats auront duré de longs mois, des débordements auront eu lieu, des violences auront été commises. Bref, pas de quoi être satisfait de l’ambiance délétère des derniers jours. Il n’y aura pas eu de véritable consensus, à l’image de certains pays étrangers. Pire, la société en sort blessée et assez divisée.  

Mais des mariages vont être célébrés dans la joie et l’allégresse. Peut-être pas autant en nombre qu’on pourrait le penser, c’est cela aussi la liberté de choisir. Des couples vont se précipiter sur ce qui pour eux représente une victoire pour l’égalité des droits pendant que d’autres n’en auront que faire.  

Certainement, des incidents vont émailler les premières cérémonies, histoire pour les opposants de montrer qu’ils ne baissent pas la garde. Peut-être même, y aura-t-il encore quelques manifestations ici ou là, et on voit déjà que le mouvement compte rebondir en présentant des listes aux élections municipales.

Mais ce mariage va s’installer dans le paysage français comme il s’est inscrit dans d’autres pays. Et il est peu probable qu’une autre majorité revienne sur ce texte, tant seront grandes les difficultés tant juridiques que politiques.

Aussi, le mariage pour tous va se banaliser et dans quelques années, chacun se demandera pourquoi il y eut une telle vague de protestations, voire un tel déferlement de haine. Ceux qui se sont affolés sur le changement de civilisation seront peut-être rassurés, pendant que d’autres seront toujours dans le rejet. La société dans son ensemble mettra du temps à accepter ce mariage : http://www.magtuttifrutti.com/article-mariage-pour-tous-quand-tout-reste-a-faire-114378464.html

En revanche, très vite, viendront de nouveau sur la table la PMA, la procréation médicalement assistée ainsi que la GPA, gestation pour autrui. Certes, la GPA a été d’emblée exclue du futur projet de loi sur la famille, à la différence de la PMA qui fera l’objet d’un examen pour la fin de l’année. En attendant, le Comité Consultatif National d’Éthique est chargé de rendre son avis d’ici à quelques mois.

Un nouveau combat s’annonce concernant ces deux questions, la PMA et la GPA, de quoi remettre beaucoup de monde dans la rue. Avec cette fois, plus d’opposants que pour le mariage et l’adoption, le sujet semble beaucoup plus diviser.

Après un printemps explosif, allons-nous repartir pour un automne volcanique ? Ou le Gouvernement tentera-t-il d’enterrer la question ? Si le chômage continue de grimper et la croissance poursuivre sa plongée, il est peu probable que la majorité soit tentée par une nouvelle division des citoyens et surtout, montrer que la crise économique n’est pas sa priorité numéro 1 !  

Réponse en fin d’année... 

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 15:36

muguet blogSur le plan climatique, le printemps peine à s’installer, les températures sont encore fraîches et le soleil tarde à s’imposer.

 Le moral des Français est en harmonie avec les rigueurs du temps, proche du zéro ! Il faut dire que les derniers mois n’ont pas été éclatants, un brouillard à couper au couteau est tombé sur le pays.

 Sur le plan économique, le chômage n’en finit pas de battre des records, la dette s’alourdit malgré des efforts pour la contenir, le pouvoir d’achat plonge et les réformes qui se profilent, notamment sur le régime des retraites, n’annoncent rien de bon.Pour beaucoup, le chômage c’est maintenant et pour tous, une amélioration de la situation n’est pas pour demain...

 D’où une nouvelle chute de popularité du Président de la République et du Premier ministre qui viennent encore de perdre 6 points. Malgré l’opération de transparence, l’affaire Cahuzac arrive au plus mauvais moment, rendant les citoyens méfiants envers la classe politique.

 Aujourd’hui, se déroule sous haute tension une énième manifestation contre le Mariage pour tous, et chacun craint les affrontements qui peuvent avoir lieu. Et le mouvement ne semble pas faiblir malgré la détermination de la majorité à faire voter le texte dans les plus brefs délais.

 Mais l’interrogation demeure sur les manifestations du 1er mai. Les autorités craignent des débordements car la contestation sociale est de plus en plus difficile à contenir. La société est traversée par un courant de révolte, une révolte contre tout et n’importe quoi. Une étincelle suffirait à embraser une population qui doute de ses gouvernants et d’elle-même.

 Pourtant à y regarder de près, la situation n’est pas catastrophique, loin de ce que vivent les Grecs et les Espagnols. Mais l’incertitude quant à l’avenir du pays est telle que pour beaucoup, la France est au plus mal...

 Aussi, pour certains, un coup de balai est la solution : faire table rase et peu importe les conséquences. D’autres sont dans l’angoisse de ce qui pourrait leur arriver, ils sont comme tétanisés. Du coup, l’absence de confiance bloque l’économie et c’est le cercle vicieux : moins il y a de confiance et de consommation, moins les entreprises font d’investissements. Alors le chômage s’accroit et les rentrées fiscales diminuent. Et au bout du compte, une dette qui s’alourdit, à devenir insupportable.

 Le mois de mai sera donc le mois de tous les dangers pour la France. La contestation sera-t-elle aussi importante qu’on le dit ? Chacun saura-t-il faire preuve de sagesse malgré les difficultés présentes et à venir ? Ou alors une grande explosion sociale va-t-elle tout submerger ?

 A chacun d’y répondre... 

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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 16:24

Il s’en est fallu de peu pour que la nuit dernière nous assistions à une bagarre dans l’enceinte de l’Assemblée Nationale ! Il fut des temps où la pratique de l’invective était chose courante, les IIIème et IVème Républiques en sont de bons exemples. Il est des Pays où les débats virent au combat de boxe, ce fut le cas récemment en UKRAINE.

 On pensait la France loin de ces débordements, le style étant devenu au fil du temps de plus en plus policé si l’on excepte ici ou là, quelques dérapages, sans gravité. Là, on a senti une violence inhabituelle, celle qui ressort des manifestations des dernières semaines...

 Alors que s’est-il-passé pour que l’on en arrive à ces excès ?

 On peut se demander si le débat sur le mariage pour tous n’est-il pas arrivé trop tôt ou trop tard ?

 Une erreur d’appréciation n’aurait-elle pas été commise sur la portée du texte ?  Ce que la majorité avait pensé être une avancée sociétale, un accès à l’égalité des droits pour les couples homosexuels, a finalement été considérée comme un changement de civilisation. Du simple progrès, comme il semble l’avoir été dans la majeure partie des pays qui ont déjà adopté ledit mariage pour tous, on est passé en France dans un grand bouleversement de la société, voire un cataclysme.

 Si ce projet avait été mené dès la fin des élections présidentielles, peut-être que les choses auraient été différentes, moins conflictuelles. Et là, on ne le saura jamais. En revanche, à présent, les citoyens sont entièrement tournés vers la crise et rien que vers le chômage et le pouvoir d’achat. Alors, tout le reste est sans grande importance. Du reste, beaucoup de voix s’élèvent pour dire : « Quand va-t-on passer à d’autres sujets plus sérieux ? »  Il est vrai que dans un contexte de plein emploi, les pour et les contre du mariage pour tous auraient fait entendre leurs voix d’une façon plus équilibrée... Enfin, on préfère le penser...

 Ainsi, les opposants au mariage pour tous se sont radicalisés. Ils prétendent que le débat a été galvaudé, que leur parole n’a pas été entendue et suivie. Pourtant, il semble que le débat ait eu lieu, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Hémicycle, que les craintes des uns et les interrogations des autres ont eu un écho. Du reste, la discussion sur la PMA a été reportée et la GPA a été exclue. Pourtant les opposants poursuivent leur lutte pour obtenir le retrait du texte. Rien n’y fait et l’accélération du calendrier parlementaire a mis le feu aux poudres.

 Là-dessus, des groupuscules extrémistes profitent de l’occasion qui leur est offerte pour s’afficher sur l’espace public !

 L’impression est de plus en plus forte que cette opposition au mariage pour tous cristallise toutes les frustrations et autres rancœurs d’une partie de la société. Et pour certains, loin est la sincérité de leurs convictions.... Tout n’est que prétexte pour donner libre cours à une colère plus générale.

 La violence, si elle séduit certains, n’a jamais été une solution et que se passera-t-il s’il y a demain des blessés, des morts ? Déjà, des actes homophobes se multiplient...

 D’un débat houleux, de plus en plus indigne, allons-nous pour un sujet sociétal déboucher sur une Révolution ?

 

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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 11:06

P9010606Qui ne s'est jamais dit après avoir avalé une coupure pub d'un quart d'heure, durant sa série préférée, que décidément les publicitaires avaient une piètre image des onsommateurs que nous sommes. Alors de deux choses l'une. Soit nous sommes de vrais idiots et leur stratégie fonctionne tellement bien qu'ils auraient tort de s'en priver, soit nous jouons tous à un jeu de dupe.

 Et à ce jeu, la palme reviendrait aux cosmétiques. Les crèmes antirides sont bien souvent présentées par des femmes qui n'ont pas dépassé le cap de la trentaine ou qui sont passées par la case bistouri. Dans les deux cas, des visages lisses sur lesquels le produit miracle n'aura aucune prise. Et que dire des lotions amincissantes que l'on applique avant d'aller au lit et qui peuvent nous faire perdre plusieurs tailles et ce, en quelques semaines à peine. Ce serait probant si une femme potelée nous en faisait la démonstration et non pas un mannequin qui aurait tout intérêt à engloutir une pizza d'urgence plutôt que de perdre le moindre gramme.

 Le pire dans tout cela, c'est qu'on se laisse souvent prendre au jeu. Peu importe que la fille de la réclame, en mini short, qui nous promet qu'elle a appliqué un gel anti-cellulite, n'en ait jamais vu la couleur, du haut de ses 16 ans. Mais les professionnels ne sont pas fous. Mettre à l'honneur ce genre de produit, juste avant l'été et sa redoutable épreuve du maillot de bain, alors qu'on a passé l'hiver glacial à s'empiffrer de tartiflettes, de fondues savoyardes et de chocolats, fait forcément écho en chacune de nous. Et là, on se fiche de savoir que, de toute évidence, on joue de notre crédulité. Le poids et la vieillesse étant devenus chez les femmes le sujet d'angoisse et de préoccupation numéro un, il n'est pas nécessaire de se casser la tête pour les convaincre. Convaincues, elles le sont déjà.

 Dans un autre registre, quelqu'un a-t-il déjà compris où voulaient en venir les publicités pour le parfum et le café ? Aussi éloignés que peuvent être ces produits, leur page de réclame ont de bien grandes similitudes : deux personnes jeunes et agréables à regarder, de l'amour, de la sensualité et une musique bien sentie. Bon, pour le parfum on peut admettre son côté enivrant. Mais pour le café ? Quelqu'un s'est-il déjà senti transporté dans un monde de rêves et de désirs après avoir siroté un simple cappuccino ?

 Et enfin, que dire des produits hyper caloriques, qui pour se donner bonne conscience, jouent la carte du bio et du respect de l'environnement. Une pâte à tartiner à base de vraies noisettes et des frites taillées dans les meilleurs pommes de terre de nos campagnes, n'en demeurent pas moins des produits à consommer avec beaucoup de modération, si l'on ne veut pas voir exploser son taux de cholestérol...

 Mais bon, ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain et rendons hommage à toutes ces publicités qui nous font rire, pleurer ou réfléchir. Ces pubs qui ne nous prennent pas pour des idiots. Ou du moins qui ont l'intelligence de ne pas nous le montrer...

 

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 16:02

Action orale est l’expression employée par Philippe BILGER, Magistrat honoraire, lors de son entretien avec le journaliste Jean-Jacques BOURDIN sur LCP le 12 avril 2013 pour qualifier le travail de la ministre de la Justice, Christiane TAUBIRA.

La formule a fait sourire le journaliste et probablement beaucoup de téléspectateurs devant leur poste de TV. Car si cette petite attaque a fait mouche, c’est aussi parce qu’elle peut s’appliquer à beaucoup de femmes et d’hommes politiques. Pour ne pas dire à la quasi-totalité !

Oui, le verbe est haut, l’intention est forte et la foi semble même inébranlable... Les exemples sont si nombreux que des pages et des pages seraient nécessaires pour toutes les citer : "Réduire la fracture sociale", "Travailler plus pour gagner plus", "Mon ennemi est la finance"...

Ainsi, l’action orale serait-elle la seule véritable action dont les gouvernants, quel que soit le parti, seraient capables ? Certainement pas, mais bien souvent, c’est la plus facile. La sincérité du propos peut être au rendez-vous ; on dit ce que l’on pense, et on pense faire ce que l’on dit. Parfois c’est par calcul politique, souvent dans un contexte électoral, que les choses sont avancées, sans même envisager de les concrétiser un jour. Parfois aussi, c’est une idée lancée sans vraiment de réflexion, sous le coup de l’émotion, et puis abandonnée sur l’autel de la raison...

Cette action sera orale parce que les circonstances ne le permettent pas. C’est ce qu’on appelle la politique confrontée au réel. Entre les discours enflammés et la réalité, il y a parfois un énorme fossé. Alors, on parle d’une France irréformable, d’une société bloquée, arc-boutée... Même si l’intention était là, les politiques jettent l’éponge, faute d’accord ou de volonté. Car volonté, il est question, surtout de courage qui fait trop souvent défaut.

Et c’est justement ladite action orale qui a fait perdre au fil du temps la crédibilité des politiques. La déception, le désabusement, voire la révolte se sont emparés des électeurs qui croient de moins en moins en la parole politique. Qui pourrait le leur reprocher ? Ils se sentent trahis par des envolées lyriques qui sur le moment ont transcendé le politique et les ont fait rêver. Alors, la retombée est d’autant plus douloureuse que les espoirs ont été déçus.

Comment transformer cette action orale ? Le courage d’un homme ou d’une femme politique ou des circonstances, situations exceptionnelles, pourraient transformer des intentions en actions véritables. On quitterait le monde du virtuel et des discours emphatiques.  Alors, le politique en sortirait grandi, il aurait enfin tenu parole... 

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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 15:32

Austérité"Atmosphère ? Atmosphère ? Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ?"

Personne n’a oublié cette réplique culte tirée du film "Hôtel du Nord" de Marcel Carmé (1938) et prononcée par Arletty répondant à Louis Jouvet. Et c’est à cette tirade à laquelle j’ai pensé en écoutant l’allocution télévisée du Président de la République du 10 avril à propos de l’austérité.

Selon le Chef de l’État, la politique conduite n’est pas de l’austérité. Et de poursuivre en indiquant que l’austérité, c’est la baisse des salaires et des prestations sociales, quand il y a de la récession, quand il y a un chômage qui atteint 15 %, 20% de la population.

Et certains économistes sont sur cette position, en affirmant que l’austérité n’est pas encore arrivée, mais qu’elle ne saurait tarder, avec la probable désindexation des retraites, la hausse des taux de TVA et des futures mesures d’économies. D’autres, dont l’économiste, Nicolas BOUZOU qui, sur le plateau de la Matinale du 11 avril dernier affirmait, que OUI, nous étions plongés dans l’austérité dès lors qu’il y avait eu une augmentation sans précédent des prélèvements obligatoires.  

Alors, austérité ou pas austérité ? Si ce n’est pas de l’austérité, cela y ressemble étrangement. Un chômage qui s’aggrave de mois en mois, un déficit qui se creuse de façon dangereuse, une baisse du pouvoir d’achat... Beaucoup souffrent de la perte d’un emploi, les entreprises sont au bord de l’asphyxie entre la hausse des cotisations et des carnets de commande qui ne se remplissent plus. D’autres sont épargnés par cette crise, entre un emploi stable et des rémunérations décentes. D’autres encore font quand même des affaires.

Et pendant ce temps, la France emprunte à des niveaux historiquement bas ! Pour exemple, le taux d'emprunt à 10 ans de la France est passé sous la barre des 1,8% sur le marché obligataire, le vendredi 5 avril. Cette confiance toute relative des investisseurs s’explique en particulier par l’achat de notre dette par des investisseurs japonais et plus généralement, par la méfiance envers les Pays du Sud de l’Europe.

Pourtant, nombreux et toujours plus nombreux sont ceux qui sentent bien que la France va mal. Et chacun retient son souffle. La consommation des ménages qui avait toujours soutenu l’activité économique est en panne. On remet à plus tard les achats qui ne présentent pas d’urgence. Pas question de se lancer dans des dépenses superflues ou jugées secondaires. Que le principal et rien que l’essentiel...

L’avenir semble pour beaucoup incertain et on s’attend à un coup de semonce de l’Union européenne sur la baisse des déficits qui ne sera pas au rendez-vous, comme la France s’y était engagée pour 2013. Et le coup de grâce peut venir des marchés financiers dont on connait la versatilité.

Même si le Président se veut rassurant sur l’état de la France qui n’a rien de comparable avec l’Espagne ou l’Italie, que l’utilisation de sa boite à outils va inverser la courbe du chômage à la fin de 2013 et qu’un retour de la croissance se fera en 2014, les Français sont dubitatifs.

Chacun aimerait que l’Histoire s’écrive dans un sens favorable, tout en se demandant si cela ne tiendra pas plutôt du miracle... On ne demande qu’à être étonnés, que la magie s’opère... et que s’éloigne cette pensée obsédante de sentir la France au bord d’un gouffre...

En attendant, comme dans la pièce de Molière "Le Bourgeois Gentilhomme", Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, la France ferait-elle de l’austérité sans le savoir ?

 

Illustration de Korolle

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