Quel semble être le point commun de bon nombre des catastrophes économiques qui explosent devant nos écrans de TV et qui font les grands titres des journaux (GAD, LA REDOUTE, DOUX, ALCATEL, FAGOR-BRANDT, VIRGIN, PSA...) ?
C’est le manque d’anticipation dont font état maints experts appelés à la rescousse pour justifier la cascade de fiascos dont nous sommes les témoins et pour beaucoup, les victimes !
Oui, beaucoup d’erreurs de stratégie sont pointées du doigt sur ces entreprises qui n’ont pas su ou pas voulu faire les bons choix au bon moment.
Parce qu’il fallait monter en gamme, comme dans l’industrie automobile où nous avons continué à rester dans la moyenne gamme devenue trop concurrentielle. Le constat est identique dans l’agroalimentaire où les poulets brésiliens inondent le marché... Également, on reproche à certains groupe de ne pas avoir su prendre la charrette des nouvelles technologies, comme pour VIRGIN et maintenant LA REDOUTE qui n'aurait pas suffisamment investi dans l'e-commerce...
D’où vient ce manque d’anticipation ?
On pourrait avancer l’incompétence de certaines équipes dirigeantes qui n’ont rien vu venir et qui percutent de plein fouet le mur de la concurrence, avec les conséquences que l’on connait.
Certaines entreprises n’ont pas eu le courage ou la volonté de faire les transformations nécessaires. C’est tellement plus facile de rester dans un certain confort, dans une sorte de bulle. Sauf que cette bulle finit par éclater.
Pis, certains groupes et espérons les moins nombreux, ont fait une sorte de suicide économique ! Ils ont bien repéré les difficultés à venir mais par choix stratégique, ils ont préféré ne pas bouger et laisser couler une branche d’activité dont ils voulaient se débarrasser... Oui le cynisme économique existe aussi... Parfois, on le voit à la manœuvre comme cela a été le cas à Florange où le patron d’ArcelorMittal a bien failli avoir la peau de l’entreprise !
Cette imprévision qui pourrait expliquer bon nombre des difficultés actuelles de nos entreprises interpelle par son ampleur et par ses dégâts.
Car une entreprise qui ferme, ce sont des dizaines, des centaines, voire des milliers de salariés qui se retrouvent sans emploi. Un drame d’abord familial, une économie locale mise à mal, des régions déstabilisées et tout un pays qui finit par souffrir.
Heureusement, il y a des entreprises qui réussissent et qui ont su s’adapter à la concurrence des marchés. Car comme pour tout, on voit toujours les trains qui arrivent en retard, jamais ceux, les plus nombreux qui sont à l’heure !
Nous vivons ce que beaucoup appellent une mutation économique et si nous voulons être les acteurs de notre destinée, ne pas oublier, comme en politique « gouverner c’est prévoir », en économie cela pourrait être « diriger c’est prévoir »...