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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 15:52

Kiev---blog.jpg

Capture d'écran France24

Alors que les émeutes se poursuivent sur la place du Maïdan de Kiev faisant des morts et des blessés, on peut se poser la question de l’engagement dans nos sociétés modernes.

Ces femmes et ces hommes là, à Kiev, hier à Tunis ou sur la place Tahrir au Caire se sont engagés dans la lutte au nom d’un engagement politique et vont jusqu’à payer de leur vie…

Nous avons souvent le sentiment que nos politiques manquent de convictions, se détournent trop facilement de ce pourquoi ils ont été élus, piétinent leurs engagements pour de bonnes ou de mauvaises raisons. On leur en veut de ce manque de convictions et de plus en plus, ils en paient le prix, un prix électoral. Parfois, certains  se détachent du lot, comme en son temps une Arlette Laguillier, un Daniel Cohn-Bendit ou à présent un Jean-Luc Mélenchon et secouent la torpeur politique. Alors, on peut ne pas être en accord avec leurs idées, mais les convictions qui paraissent les habiter ne laissent pas indifférents certains, voir beaucoup…

Les convictions sont de toute nature et on peut constater le développement de celles qui ont trait à lareligion. Ce fut le réveil d’un islam conquérant dont on a pu constater les effets lors des printemps arabes, et un islamisme qui pousse certains à des actes terroristes. Mais c’est aussi un sursaut catholique avec cette Manifestation pour tous et des organisations comme Civitas ou le Printemps français qui défendent une vision traditionnaliste de la famille.

Il y a aussi les convictions de société qui donnent lieu à des luttes, non moins paisibles. Il n’y a qu’à voir le long et difficile combat des homosexuels pour arriver à cette loi du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. De même, l’égalité hommes-femmes semble être un engagement long et semé d’embûches comme on vient de le voir avec une théorie du genre qui est venue jouer les trouble-fête ! Il y a aussi des combats au nom de l’environnement qui enflamment la société, mais que les difficultés économiques ont mis en sourdine…

Mais les convictions des uns ne sont pas les convictions des autres et on peut en arriver à des affrontements, bloc contre bloc. Là est le risque de tous les dérapages et des violences. Parce que chaque camp pensant détenir la vérité est prêt à tout pour faire avancer ses idées. Oui, les convictions tiennent en elles les germes de la violence, celle-ci étant le recours plus ou moins ultime pour faire avancer les revendications.

Il pourrait en être ainsi de ce groupe les FEMEN dont les actions mettent souvent sur le devant de la scène. Pour le moment, ces militantes font de leurs corps la seule arme mais pour encore combien de temps ? Comme tout groupe à fortes convictions, il est toujours à craindre des violences. Pourtant, par certains côtés, ces femmes semblent vouloir dépoussiérer notre société, une bouffée d’oxygène qui pourrait vite se transformer en vent mauvais ! Espérons que non…

 

Avoir des convictions est louable en soi, ce qui l’est plus, c’est toujours et en toutes circonstances, avoir la culture du doute, le seul rempart au fanatisme… 

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18 février 2014 2 18 /02 /février /2014 16:05

Austérité

 

Ah, c’est la question qui taraude depuis que le Président de la République a fixé l’objectif d’ici à 2017, celui d’au moins 50 milliard d’euros d’économies.

Du coup, la foire aux idées est ouverte ! « Ce n’est pas le concours Lépine des économies » a lancé le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault lors d’une interview sur Europe1,le 13 février dernier, pour démentir la rumeur du gel de l'avancement automatique des fonctionnaires.

C’est aussi le petit exercice auquel se livre Jean-Jacques Bourdin avec une certaine délectation lors de ses entretiens politiques du matin, sur BFMTV. Du reste, ce matin, on a pu voir l’embarras de la Ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem au sujet de la réduction du nombre des fonctionnaires.

Jusqu’à ce qu’un plan d’économies soit dévoilé, il est certain que nous allons avoir droit à bien d’autresrumeurs, peut-être aussi à quelques ballons d’essai, et à des hésitations, voire de la gêne de la part des membres du gouvernement.

Evidemment le sujet est des plus sensibles ! Où va pouvoir tomber le couperet ?  

Parce que certains ont déjà la solution. Il n’y a qu’à lire l’ouvrage d’Agnès Verdier-Molinié, Directrice de la Fondation pour la Recherche sur les Administrations et les Politiques publiques (l’iFRAP), et ses 60 milliards d’économies ! La Cour des Comptes et ses différents rapports sont aussi une mine d’or. Et puis, il y a les idées des membres de l’ancienne majorité qui, dans le confort de l’opposition, peuvent se permettre toutes les audaces !

Il y a ceux qui doutent de la volonté de réaliser ces économies, il s’agirait en fait d’un écran de fumée… C’est ce que dénonce le Sénateur socialiste, Gaëtan Gorce, dans un article de son blog : « Le Président n'a en effet ni les moyens, ni plus encore la volonté de dégager 50 milliards d'économies supplémentaires... ». http://www.gorce.typepad.fr/

Oui, on ne peut douter des difficultés pour atteindre ce but. Déjà, aucune réforme de grande ampleur ne peut se faire d’un claquement de doigts. Il va falloir négocier dur et les pièges ne vont pas manquer de s’ouvrir et de se refermer sous les pieds imprudents des apprentis réformateurs ! C’est ainsi, le pays est rétif au changement qui sonne à ses oreilles comme le glas des acquis.

Où peuvent se faire ces fameuses économies ? Partout !!! Santé, dépenses sociales, train de vie de l’Etat, décentralisation, réduction du nombre de fonctionnaires… Comment penser qu’il y aura des domaines qui seront épargnés ? A part quelques  rares secteurs où le Gouvernement pourrait faire des exceptions comme l’école, la police ou la justice. Mais après, on peut s’attendre à non pas un coup de rabot, mais plutôt au rouleau-compresseur !

Enfin, tout dépendra de la tolérance de l’Union européenne quant à nos déficits ! Si l’on continue de bénéficier d’une certaine clémence, nous échapperons à la potion amère.

Parce que nous ne sommes pas seuls dans cette course à la réduction, nos partenaires européens attendent de notre pays des efforts significatifs, nous pourrions alors voir le mouvement des réformes s’accélérer et  l’étau de la rigueur se resserrer.

 

Alors, que l’on se rassure (ou pas) le résultat des différents conseils stratégiques de la dépense est proche, on sent déjà la tempête qui gronde…

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 15:52

Renaud-Lavillenie---Blog.jpg

Capture d'écran BFMTV

Qui connaissait Renaud Lavillenie avant ce jour du 15 février 2014 ? Peu de personnes vu le nombre de recherches sur Google (+ de 200 000 recherches pour la seule journée d’hier). Oui, cet athlète français qui vient de battre le record du monde de saut à la perche (6,16m) a séduit les citoyens.

Ce record donne du lustre à notre pays et met du baume au cœur à des Français déprimés, déboussolés, et qui ne croient plus en rien, ni personne… Alors, dès qu’il y a une réussite et Oui, il y en a aussi, c’est toujours un moment que chacun savoure.

Et dans le même moment, il y a la sanction de ceux qui perdent. Et au premier titre, le Président de la République qui a chuté dans le dernier sondage IFOP/JDD avec 20% de satisfaits, un retour à son score le plus bas. Là, c’est chez les sympathisants socialistes (-5 points) et chez les écologistes (-7points) qu’il perd le plus. L’absence de résultats semble être la principale raison de cette nouvelle descente aux enfers.

Mais cette sanction touche d’autres membres du gouvernement dont le plus populaire d’entre eux, le Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, avec une chute de 12 points. Certes, il est encore à un niveau enviable, mais tout de même ! Est-ce l’affaire Dieudonné qui explique cette baisse de régime ? Ou ne serait-ce pas plutôt les mauvais chiffres en matière de délinquance qui seraient à l’origine de ce léger désaveu ?

La Ministre de la Justice, Christiane Taubira, semble aussi connaître un nouveau trou d’air auprès des Français qui, à 59%, la trouvent mauvaise garde des Sceaux (sondage BVA pour le Parisien du 16 février). Mais la justice dans son ensemble ne recueille guère les faveurs des citoyens. Evidemment, quand on lit que 100 000 peines ne sont pas exécutées en France faute de places en prison, que des délinquants retournent dans la rue à peine interpellés, tout cela contribue à ternir l’image de cette belle Institution…

Oui, nous sommes à l’heure des résultats. Ceux-ci ne sont pas au rendez-vous comme promis. On a beau retourner la question dans tous les sens, l’inversion de la courbe du chômage n’aura pas eu lieu, la croissance même si elle a frémi le dernier trimestre de 2013 sera restée dans le quasi néant…

Alors, oui, il y a des paroles qui sont fortes, des intentions louables qu’il faut encourager. Mais pour le moment, rien qui ne donne encore des raisons d’espérer.

Et c’est du reste ce qu’a compris le Président en retirant le projet de loi sur la famille. Pourtant, ce texte allait dans le bon sens, avec des dispositions sur le statut du beau parent… A quoi bon créer de nouvelles tensions en cette période d’échecs économiques ? C’est avant tout là que tous les efforts doivent se concentrer.

Il faut des victoires pour le pouvoir politique avant d’envisager de lancer de nouveaux chantiers. On peut le déplorer mais c’est ainsi. Quand on enregistre autant d’échecs, même si ceux-ci ne sont pas de la seule responsabilité des dirigeants actuels (une dette colossale dont encore aujourd’hui Arnaud Montebourg dénonçait l’héritage), on ne peut plus avancer sans prendre des coups. Les citoyens aiment la France des succès, pas des défaites…

 

Cela parait tellement évident… 

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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 11:55

dialogue-social---blog.jpg

Capture d'écran LCP

Deux images en peu de temps pourraient faire douter de l’existence d’un dialogue social dans notre Pays

La première fut celle de Pierre Gattaz, patron du MEDEF, qui à l’extérieur des frontières commencent à dénoncer le pacte de responsabilité parce qu’il comporterait des contreparties. Cela commence bien, les négociations sont à peine ouvertes et déjà, on sent arriver les portes qui claquent, les chaises qui grincent. Bon, il est revenu depuis sur cette sortie fracassante prononcée aux Etats-Unis, là où il faudrait montrer de l’unité pour ne pas effrayer les investisseurs potentiels !

Et la deuxième illustration est celle, toute récente, du négociateur de la CGT, Eric Aubin, déchirant devant la presse les propositions du MEDEF sur la réforme du système d’assurance chômage, déficitaire de 4 milliards d’euros. Et là, on agite la menace de blocages et autres actions qui pourraient anéantir toute réforme. A terme, n’en doutons pas, des petites victoires qui feront mousser quelques-uns, et c’est toute la communauté que l’on mènera dans le mur !

Alors, on nous dit que tout cela est du cinéma, que chacun dans son rôle provoque l’autre partie, que les exigences sont hautes pour qu’au bout du compte, on perde moins que prévu ou que l’on gagne plus que prévu.

Mais, en attendant, les réformes sont indispensables et on se doute bien que si l’on pouvait s’en passer, cela se saurait. Or, pas un système n’est à l’équilibre, tout est à bout de souffle : l’assurance chômage est au bord de l’implosion, les comptes de la sécurité sociale sont dans le rouge écarlate…

Oui, les réformes à entreprendre vont demander des efforts et pas des moindres ! Jusqu’ici, le pays s’est trop souvent contenté de « mesurettes », la montagne qui accouche d’une souris. Et pour pallier les insuffisances de ces réformes a minima (on pensait que cela valait mieux que rien !) on plongeait allègrement dans l’emprunt sans se soucier des conséquences. Mais on est au bout du bout, les caisses sont vides et la capacité d’emprunt est devenue nulle. C’est comme un ménage en surendettement qui voudrait continuer à emprunter pour garder son train de vie… C’est certainement triste, mais comme tout ce qui ne peut être changé, doit être supporté…

Dans les négociations qui s’engagent, les partenaires sociaux doivent être à la hauteur des enjeux, comme jamais. Qu’ils nous apportent enfin la preuve qu’ils sont capables de réussir des compromis, qu’aucun sujet ne doit être tabou. L’indemnisation des intermittents du spectacle doit être étudiée sans a priori. Car on trouve de tout dans ce système qui arrange aussi les employeurs. C’est comme dans tout, il y a de la bonne dépense pour financer une culture dont personne ne veut voir la disparition et des abus qui, rappelons-le, ne sont pas uniquement du côté des bénéficiaires !

Le pays ne peut plus attendre, il est temps de remettre les comptes publics en ordre et bien évidemment, il est inutile de se voiler la face ; chacun sait que ce sera par des sacrifices consentis, on n’y échappera pas.   

 

Mais si c’est au prix de sauver un système qui nous est si cher ? Cela n’en vaut-il pas la peine ?  

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12 février 2014 3 12 /02 /février /2014 12:01

Votation-suisse-sur-l-immigration---blog.jpg

Capture d'écran France5

La réponse positive des Suisses à l’arrêt d’une immigration massive a fait l’effet d’une bombe un peu partout en Europe !

Oui, un coup de tonnerre parce que l’économie suisse est plutôt florissante et que cette immigration massive est constituée en grande partie d’Européens ; Français, Allemands, Italiens et Portugais !

Comme le faisaient remarquer les intervenants, hier, sur le plateau de l’émission de France 5, C dans l’Air, animée par Yves Calvi, si la Suisse, avec ses 3% de croissance, est dans le rejet, là où les économies vont mal, on imagine le résultat ! Il pourrait atteindre un score important, encore plus important que celui de la Suisse, à 50,3 %.

La crise économique n’expliquerait donc pas tout dans ce que l’on constate depuis plusieurs années, une montée en puissance des partis populistes européens ? La crise ne serait donc qu’un effet amplificateur ? Peut-être. Ce jour, un sondage TNS SOFRES indique que 34% des Français se disent en accord avec les idées du Front National qui prône l’arrêt de l’immigration.  

Et ce qui interpelle aussi, c’est l’origine de l’immigration : des Européens ! Oui, il y a comme un rejet de cette Europe de la libre circulation des personnes, de ceux qui viennent « envahir » un petit pays qui pense son identité en danger. Certes, il y a comme explication aussi une saturation des transports publics, une augmentation des prix de l’immobilier, des embouteillages... Mais cela n’explique pas tout ; ce sont ceux qui sont les moins touchés par cette immigration qui ont voté l’arrêt en plus grand nombre.

Oui, cette idée que l’immigration remet en cause l’identité des nations se fait de plus en plus prégnante parmi les populations. Pas seulement pour ceux qui viennent de l’extérieur des frontières de l’Europe, mais à l’intérieur même. Une sorte de défiance qui monte depuis plusieurs années et à laquelle les gouvernements devront répondre.

Parce que les élections européennes risquent de traduire dans les urnes ce rejet de la construction européenne, un repli sur soi qui semble toujours plus important, les dirigeants ont tout intérêt à prendre ce coup de semonce suisse comme une première mise en garde !

Oui il y a des efforts à fournir pour changer l’image de l’immigration d’où qu’elle vienne ! Comme le signalait dans l’émission C dans l’air, Jean-Dominique Giuliani, Président de la fondation Robert Schuman, l’Europe vieillit et dans quelques années, l’apport de populations étrangères sera nécessaire, pour ne pas dire indispensable.

En même temps, il serait idiot de nier que notre modèle social attire les plus démunis, que les pays européens resteront encore pour longtemps les pays les plus attractifs de la planète (sur 232 millions de migrants dans le Monde, l’Europe en accueille 72 millions) Bien sûr, il est impératif de protéger notre système social pour qu’il ne s’effondre pas comme il est en train de le faire par la crise, les abus…

Pour que l’immigration soit une chance pour un pays, il faut qu’elle soit la plus organisée possible. Pour que les nouveaux entrants se sentent intégrés et que les citoyens ne soient pas dans ce rejet qui pourrait conduire à toujours plus de haine et pourquoi pas des guerres civiles ? Il ne faut pas négliger les menaces, comme celles ont été exprimées dans cette manifestation JOUR de Colère du 26 janvier dernier… Cette manifestation était lourde de sens…

 

Oui cette votation suisse pourrait bien être le début d’un mouvement européen d’un rejet plus large… 

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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 13:53

conférence presse - blog

Capture d'écran

Le Président de la République a promis une simplification des normes qui étouffent notre économie. Les entrepreneurs sont assommés non seulement par les charges et les impôts mais ploient aussi sous les procédures de toutes sortes.

Mais cette simplification qui devient impérative pour libérer les énergies ne va-t-elle pas aller vers moins de sécurité ? C’est là aussi un enjeu !

Ce jour, sur BFMTV, François Fillon lançait : « (…) nous sommes dans un pays qui a été trop loin dans la protection de ses citoyens, qui a accumulé des contraintes, des contrôles… ».

Nous voilà donc au cœur du sujet, cette protection dont nous sommes très souvent en demande, il va falloir y renoncer en partie. Reste à savoir où sera placé le curseur ? Un peu, beaucoup…

Parce que si l’allègement des contraintes pour les entreprises, se traduit par moins de formulaires et qu’enfin, il y ait une harmonisation entre les différents services de l’Administration, qui trouvera à redire ? Nous sommes à l’heure de l’informatique, de l’internet. Un rapprochement des fichiers et donc une seule et même déclaration pour les entreprises tombe presque sous le sens...

Non, ce qui va vraiment poser des problèmes à plus ou moins long terme, ce sont les allègements des normes environnementales, des règles sanitaires et du code du travail… Ceci ne veut pas dire qu’il n’y ait pas des normes obsolètes, des normes superflues…

Il n’y a qu’à voir l’émotion de l’opinion publique face à une catastrophe industrielle (explosion de l’usine chimique AZF à Toulouse), écologique (naufrage de l’Erika…) un scandale alimentaire (la crise de la vache folle, les lasagnes à la viande de cheval, le poulet à la dioxine…) ou une crise sanitaire (Mediator, les prothèses PIP…). A chaque fois, on traque les responsables, on veut savoir pourquoi il y a eu dysfonctionnement et au bout du compte, on réclame à cor et à cri toujours plus de normes et plus de contrôles !

Car malgré l’accumulation de celles-ci, il y a quand même des accidents et des fraudeurs qui passent au travers des mailles du filet. Et puis, il faut reconnaître que nous avons vite fait d’introduire une procédure en justice au moindre incident, au moindre manquement. Alors, pour parer à toute attaque judiciaire, les pouvoirs publics ont multiplié les protections…

Oui, c’est un véritable changement qui devra s’opérer dans les esprits. Accepter que le risque fasse partie des règes du nouveau jeu. Parce que si le risque zéro n’existe pas, nous avons tendance à vouloir nous en rapprocher le plus possible. Là, c’est un changement de logiciel, admettre que les assouplissements qui seront accordés, pourraient bien conduire à plus de risques pour l’environnement, pour la santé…

Sommes-nous prêts à ces changements ? Cela ne tombe pas sous le sens, il est toujours plus difficile de revenir en arrière, de perdre les habitudes du tout sécuritaire. Parce que nous nous sommes habitués à ce confort, à une loi pour chaque catastrophe. Le « Plus jamais ça » devenu avec les années la seule ligne de conduite. Et les dirigeants de céder à cette soif de sécurité, même si le prix à payer a été la perte de compétitivité des entreprises.

Oui, il faudra beaucoup de sang-froid à ceux qui vont se lancer dans le tri des normes ; choisir celles qui seront indispensables, celles dont on pourra se passer sans casse…  

 

Mais avons-nous le choix ? Vu le contexte économique aussi dramatique, on connait la réponse… 

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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 12:18

Pierre-Desproges---blog.jpg

Capture d'écran

Ah, on dirait bien que de nos jours il ne fait pas bon d’être humoriste. Pas une semaine ne passe sans que l’un deux ne fasse parler de lui !

Le dernier en date, Nicolas Canteloup, est montré du doigt pour un sketch sur le génocide rwandais. Avant lui, il y avait eu celui diffusé sur Canal + dans le cadre de l’émission le Grand Débarquement. Et ne parlons pas des divers rebondissements de l’affaire Dieudonné qui s’est pris son spectacle « Le Mur » en pleine figure !

Alors, se pose l’éternelle question : ne peut-on pas rire de tout ? Et là les thèses s’affrontent ; il y a ceux qui parlent d’atteintes à la liberté d’expression, d’un possible retour de la censure. D’autres pensent qu’il doit y avoir des limites pour ne pas blesser ou choquer telle communauté, telle religion… Là, on entre dans la jungle des bons sentiments et des tabous divers et variés. Parce que l’on rit souvent aux dépens des autres…

Déjà, il y a des domaines plus sensibles que d’autres ! Les humoristes qui se cantonnent à faire rire sur nos défauts, les tracas de la vie quotidienne ne prêtent pas le flanc aux critiques : Pierre Palmade, Muriel Robin, Gad Elmaleh, Dany Boon, Titoff, Florence Foresti… La liste est longue de ceux qui ont fait rire et qui continuent à le faire sans que l’on se pose les questions qui taraudent aujourd’hui sur la liberté de faire rire !

Après, il peut y avoir des embardées, une blague qui fait polémique. Ce fut le cas de Patrick Timsit et sa comparaison des Trisomiques avec les crevettes qui avait déclenché un tollé. Il y eut aussi la parodie controversée de la chanson « Aline » par Patrick Sébastien ou celle de « casser du noir » !

Il se trouve qu’il y a aussi une grande liberté pour les humoristes en matière de  politique. Entre les Guignols de l’info, les chroniques d’Anne Roumanoff, les sketchs de Laurent Gerra ou de Nicolas Canteloup, on peut se dire qu’il n’y a pas de censure ! Que l’on apprécie ou pas ces humoristes, ils ne ménagent en rien le personnel politique et chacun de rire à gorge déployée à leurs dépens !

Mais il y a des sujets qui portent en eux les graines de la discorde ! La frontière entre l’humour et les insultes racistes, homophobes, antisémites… est ténue. Seule la Justice doit pouvoir faire le tri et seule la Justice doit le faire. Parce qu’il est facile de s’autoproclamer humoriste pour déverser de la haine. Parce que certains font du premier degré alors que seul le second a sa place dans l’humour.

La religion est peut-être de loin ce qui pose le plus de problème à un humoriste, là où il peut s’attirer le plus d’ennuis. On se rappelle le soutien massif à Charlie Hebdo lors de l’affaire des caricatures de Mahomet. La religion catholique semble être une cible privilégiée parce que les réactions sont moins violentes. Toute la difficulté de ne pas laisser croire qu’il y a deux poids, deux mesures.

Que n’en déplaise à certains, l’humour n’a pas tous les droits, et comme toute liberté, la liberté d’expression a ses limites. C’est à l’humoriste et à lui seul, en conscience de faire rire, à se poser les questions de la légalité de ses propos, comme tout citoyen. Du reste, certains reconnaissent se fixer des limites et un journaliste confiait que Pierre Desproges avait eu quelques réticences à lancer son sketch sur les Juifs.

Non, l’humour n’a pas à craindre pour son avenir, il n’y a qu’à voir le nombre d’humoristes qui se lancent sur la scène. En période de crise, le rire est le meilleur des exutoires.

Show must go on!

 Une pensée aux humoristes disparus : Raymond Devos, Pierre Desproges, Coluche, Thierry le Luron…

 

 

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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 15:25

Manif pour tous - blog

Capture d'écran

La question de la rue qui gouvernerait revient souvent sur le tapis et ne cesse d’interroger à la fois les politiques et les citoyens.

Déjà, en mai 2003, le Premier Ministre, Jean-Pierre RAFFARIN, à propos de la réforme des retraites insistait sur le sujet : « Le Parlement doit décider, la rue doit défiler, mais ce n'est pas la rue qui gouverne».

Et pourtant !

La Manifestation pour tous semble avoir fait reculer le gouvernement sur le projet de loi sur la famille. De même, l’écotaxe se trouve suspendue en raison de la révolte des bonnets rouges… Mais plus loin, il y a eu le CPE (contrat premier emploi) et bien d’autres projets ont dû être rangés dans les cartons pour calmer l’opinion publique ou du moins une partie.

Parce que l’on est tous d’accord sur le fait que la rue ne devrait pas faire céder un pouvoir élu de manière démocratique. Parce que si les dirigeants commencent à reculer, ils finissent toujours par se trouver coincés et à plonger dans l’immobilisme.

Mais on sait aussi que des manifestations qui durent et qui se radicalisent peuvent aboutir à des catastrophes. Plus un mouvement se durcit, plus les risques de dérapages sont importants. Et ce qui terrorise tout gouvernement responsable, ce sont les victimes que peuvent faire des émeutes non maîtrisées. Notre Histoire est jalonnée de ces révoltes populaires qui se sont terminées dans le sang…  

Alors, on préfère retirer un projet pour ramener la paix civile, plutôt que de s’obstiner et de créer le désordre. A l’image de ce dernier report d’une réforme de société pour mieux avancer sur le terrain économique. Donner l’impression que l’on est à l’écoute du peuple, prendre en compte les objections et ce, même au prix d’une trahison de la parole politique.

De manière générale, ces diverses reculades donnent toujours une impression de faiblesse du pouvoir en place. Ce qui n’est pas non plus fait pour redorer le blason des politiques dont on reproche trop souvent de renier leurs convictions à la première résistance !

Mais on peut aussi se poser la question d’un manque d’anticipation. Gouverner, n’est-ce pas prévoir ? Pourquoi mettre sur la table un sujet dont on pense qu’il mettra le feu aux poudres ? Ne valait-il pas mieux s’abstenir et ne pas donner la sensation d’un retrait en rase campagne, image dévastatrice d’un pouvoir dont on ne peut que suspecter qu’il navigue à vue. On tente et si cela ne va pas, on retire… Il y a comme une sensation de grand flottement…

Pour toute réforme, on sait d’avance qu’il y aura des opposants, c’est du jeu même de la démocratie. Mais où est le dialogue, la pédagogie ? N’aurait-on pas pu éviter cette polémique avec l’ABCD de l’égalité ? Comment a-t-on pu laisser des parents croire à toutes ses idées folles qui ont été relayées dans la rue ?

Avec un travail en amont, les dirigeants pourraient éviter les débordements auxquels on assiste trop souvent. Ou alors s’abstenir de présenter un projet si le moment ne semble pas opportun.

 

La rue gouvernera à chaque fois qu’on lui laissera l’occasion de gouverner ! 

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 11:53

drapeau européen

Dans son dernier numéro, l’hebdomadaire Marianne a consacré un dossier sur la sortie de l’Euro, mettant sur la table un débat que semble s’interdire une grande partie de la classe politique.

A la lecture des différents articles, on se dit mais pourquoi n’y pensent-ils donc pas, tous autant qu’ils sont ? Nos dirigeants seraient-ils à ce point aveuglés pour ne pas envisager un retrait d’un système monétaire qui semble nous porter un tel préjudice ? On parle de Religion de l’Euro, une sorte de connivence des partis de gouvernement pour ne pas envisager ce retrait de la zone euro.

Pourtant, si c’était La Solution, celle qui sauverait la France du naufrage économique, on se demande bien pourquoi un Président de la République avec une telle impopularité n’envisagerait pas cette éventualité comme il lance aujourd’hui son pacte de responsabilité ? Parce que nous sommes bien loin des hommes politiques à l’idéologie inébranlable, on constate qu’ils sont prêts à trahir leurs idées pour être réélus. Et là, ils se priveraient d’un coup d’une Idée géniale ? Non, c’est incompréhensible…

Parce qu’avec la sortie de l’Euro, c’est le retour d’une indépendance budgétaire et le recours à la dévaluation. Ainsi, on pourrait faire fonctionner la planche à billets comme le font tant de pays. Et par cette dévaluation, O miracle, nous redeviendrions plus compétitifs sur le marché international… Ceci dit, il faudrait avoir plus d’entreprises qui exportent pour en voir rapidement les effets !

Alors, on a envie de crier : qu’attendent-ils pour se lancer dans l’aventure ?

C’est quand on attaque les scénarios de la sortie de cette monnaie que l’on commence à  s’interroger sur les conséquences. Oui, on s’en serait douté, il y a un scénario rose et un scénario noir…

Parce que la dette, cette dette qui nous étrangle, est la grande interrogation, peut-être la plus grande de la sortie de l’Euro. Celle-ci s’alourdirait-elle au point de mettre notre pays en faillite ? Ou à l’inverse, nos créanciers seraient-ils les dindons de cette farce financière ? On imagine alors le retour de bâton, une exclusion pure et simple du jeu des marchés, devenant ainsi persona non grata ! Et ne parlons pas des investissements étrangers dont on déplore aujourd’hui la baisse significative ! Là, un pays qui ne tient pas parole, ne deviendrait-il  pas le paria du monde des affaires ?

Là-dessus, que deviendrait la facture énergétique ? Nous n’aurions certainement plus qu’à trouver du gaz de schiste, vitesse grand V. Par ailleurs, notre désindustrialisation, ne nous reviendrait-elle pas en pleine figure ? Nous sommes obligés d’importer bon nombre des produits manufacturés et avec une monnaie dévaluée, nous risquons d’avoir une facture salée. Et de manière générale, un envol des prix n’est pas à exclure…

Déjà, pour avoir le choix de cette sortie de la monnaie unique, la priorité serait de revenir à une situation saine de nos finances.

Parce que OUI, nous avons vendu notre âme au diable de la finance et bien que cela nous déplaise, nous sommes pour longtemps à leur merci ! A notre pays de rétablir les comptes publics pour se permettre le luxe de faire la fine bouche sur une monnaie qui ne nous avantage pas et qui semble effectivement aller comme un gant à nos partenaires allemands !

Si cette sortie de l’Euro intervenait aujourd’hui, elle serait certainement le résultat d’un éclatement de la zone. Ou parce que nous subirions une telle attaque des marchés que nous pourrions prendre ce risque.

Et c’est probablement pour cette raison que les gouvernements successifs ménagent la chèvre et le chou, se pliant aux exigences de la Commission européenne.

 

Parce qu’un retrait pur et simple, sans être dos au mur, représente quand même un chemin obscur, peut-être une impasse ? C’est sur ce doute que les politiques de droite comme de gauche se refusent pour l’heure à tenter l’aventure … 

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2 février 2014 7 02 /02 /février /2014 12:40

manif-pour-tous---blog.jpg

Capture d'écran

Alors que la Manif pour tous s’apprête à défiler ce dimanche 2 février, cette nouvelle démonstration de « force » (on ne connait pas encore le nombre de manifestants) interpelle à plusieurs niveaux.

Si ce mouvement qui s’est formé à l’occasion du mariage pour tous ne représente pas la majorité des Français, il n’en demeure pas moins vrai qu’il fédère un certain nombre de citoyens. Le Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls parle d’un tea party à la française qui pourrait bien échapper aux partis politiques installés dans le paysage. Pour le moment, nul ne connait le devenir de ce mouvement, mais il serait une erreur de le sous-estimer.

Cette opposition au Mariage pour tous qui n’a pas désarmé malgré la promulgation de la loi donne une idée sur le degré de défiance d’une partie de la population sur les Institutions. En principe, lorsqu’une réforme est engagée, quelle qu’elle soit, il est normal que chacun s’exprime. C’est la vie normale d’une démocratie ; on peut très bien ne pas adhérer à tous les projets présentés et le débat est plutôt sain. Mais passée cette phase du débat, il y a un vote par les représentants de la Nation et normalement, chacun devrait s’incliner devant la loi. Et là, non, la résistance se poursuit et parfois, même par ceux qui doivent l’appliquer, les maires !

Dans cette évolution de la société, le Mariage pour tous en est une, il y a un retour à la morale et au religieux qui semblaient avoir déserté les lieux. A chaque réforme de société, il y a toujours eu (le PACS…) des crispations et des craintes mais pas de cette ampleur ! Là, on est dans le rejet total, une peur panique que le mariage homosexuel devienne la règle, l’émergence d’un « nouvel ordre anthropologique fondé non plus sur le sexe, mais sur le genre, la préférence sexuelle » ! Est-ce grave docteur ? Tout cela semble tellement démesuré !

En même temps, on peut se demander ce qui n’a pas fonctionné dans le dialogue qui aurait dû s’installer et qui aurait dû apaiser toutes les tensions. Parce que les reportages sur les manifestants ne montrent pas des personnes agressives, le couteau entre les dents ! Non, plutôt des familles qui veulent protester dans le calme. Pourtant, on sait que vont se glisser parmi les manifestants des éléments beaucoup plus violents et que des propos homophobes risquent d’être entendus, ce qui est encore moins acceptable !

Et puis, on peut se poser la question de la période pour entreprendre des réformes de société ? Notre société souffre d’une grave crise économique qui exacerbe les relations. On a plus l’impression que l’on ajoute de la division à la division et des tensions à des tensions. On a bien vu déjà l’émoi suscité par la réforme sur la prostitution, et la loi sur l’égalité hommes-femmes a fini par créer des querelles alors que l’on aurait pu penser qu’il y avait un consensus absolu !

Du reste, le Ministre de l’Intérieur en appelle « au réveil de tous les Républicains ». C’est justement parce que les citoyens sont accaparés voire obsédés par les problèmes économiques, qu’ils n’ont pas envie de se mobiliser pour ces causes, aussi nobles soient-elles ! D’aucuns considèrent qu’il s’agit de sujets de diversion pour masquer les échecs en matière de chômage et de relance de l’activité économique ! Le redressement de la France pour beaucoup doit passer avant tout !

 

Oui, il est des moments dans une société où l’on peut avancer sans risquer de crisper les citoyens et d’autres où il serait plus prudent de ne pas alimenter, voire susciter les colères… 

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