Capture d'écran France24
Alors que les émeutes se poursuivent sur la place du Maïdan de Kiev faisant des morts et des blessés, on peut se poser la question de l’engagement dans nos sociétés modernes.
Ces femmes et ces hommes là, à Kiev, hier à Tunis ou sur la place Tahrir au Caire se sont engagés dans la lutte au nom d’un engagement politique et vont jusqu’à payer de leur vie…
Nous avons souvent le sentiment que nos politiques manquent de convictions, se détournent trop facilement de ce pourquoi ils ont été élus, piétinent leurs engagements pour de bonnes ou de mauvaises raisons. On leur en veut de ce manque de convictions et de plus en plus, ils en paient le prix, un prix électoral. Parfois, certains se détachent du lot, comme en son temps une Arlette Laguillier, un Daniel Cohn-Bendit ou à présent un Jean-Luc Mélenchon et secouent la torpeur politique. Alors, on peut ne pas être en accord avec leurs idées, mais les convictions qui paraissent les habiter ne laissent pas indifférents certains, voir beaucoup…
Les convictions sont de toute nature et on peut constater le développement de celles qui ont trait à lareligion. Ce fut le réveil d’un islam conquérant dont on a pu constater les effets lors des printemps arabes, et un islamisme qui pousse certains à des actes terroristes. Mais c’est aussi un sursaut catholique avec cette Manifestation pour tous et des organisations comme Civitas ou le Printemps français qui défendent une vision traditionnaliste de la famille.
Il y a aussi les convictions de société qui donnent lieu à des luttes, non moins paisibles. Il n’y a qu’à voir le long et difficile combat des homosexuels pour arriver à cette loi du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe. De même, l’égalité hommes-femmes semble être un engagement long et semé d’embûches comme on vient de le voir avec une théorie du genre qui est venue jouer les trouble-fête ! Il y a aussi des combats au nom de l’environnement qui enflamment la société, mais que les difficultés économiques ont mis en sourdine…
Mais les convictions des uns ne sont pas les convictions des autres et on peut en arriver à des affrontements, bloc contre bloc. Là est le risque de tous les dérapages et des violences. Parce que chaque camp pensant détenir la vérité est prêt à tout pour faire avancer ses idées. Oui, les convictions tiennent en elles les germes de la violence, celle-ci étant le recours plus ou moins ultime pour faire avancer les revendications.
Il pourrait en être ainsi de ce groupe les FEMEN dont les actions mettent souvent sur le devant de la scène. Pour le moment, ces militantes font de leurs corps la seule arme mais pour encore combien de temps ? Comme tout groupe à fortes convictions, il est toujours à craindre des violences. Pourtant, par certains côtés, ces femmes semblent vouloir dépoussiérer notre société, une bouffée d’oxygène qui pourrait vite se transformer en vent mauvais ! Espérons que non…
Avoir des convictions est louable en soi, ce qui l’est plus, c’est toujours et en toutes circonstances, avoir la culture du doute, le seul rempart au fanatisme…