C’est officiel ; corriger vos enfants d’une fessée déculottée pourra bientôt vous coûter cher. Le tribunal correctionnel de Limoges a condamné, il y a quelques jours, un père à 500€ d’amende avec sursis, pour avoir donné une fessée à son petit garçon de 9 ans qui ne lui disait pas bonjour et qui lui « manquait de respect ».
Cette anecdote peut faire sourire au premier abord. Mais en y réfléchissant un peu, on se dit que les choses pourraient très vite dégénérer…
La violence n’a jamais rien réglé, on est d’accord là-dessus, mais on en a plus ou moins tous reçu une. Le jour où on n’a lâché la main de nos parents pour traverser la route sans regarder, quand on a volé un bonbon dans un supermarché ou quand on a un peu trop hurlé en se battant avec son petit frère. S’est-on pour autant senti humilié, trahi ? Est-ce que ce geste malheureux et désespéré de nos parents a eu sur notre construction psychique, des effets irréversibles ? Non, il ne faut tout de même pas exagérer !
On vit dans un monde de plus en plus violent, mais les fessées sont-elles pour autant les coupables ?
Beaucoup de parents baissent les bras dans l’éducation de leurs enfants. Certains, esseulés par leur divorce qui ne savent plus quelle méthode utiliser pour se faire obéir de leurs ados, rendent les armes, pour éviter l’affrontement. D’autres travaillent trop et ne savent même pas ce que deviennent leurs enfants. Alors, doit-on en rajouter en comparant les fessées que certains parents ont pu donner à leurs enfants, à de la maltraitance ? Le mot est fort. Tous les pères et mères qui ont eu recours à cette méthode ne sont pas pour autant des personnes violentes, barbares et dangereuses.
Surtout que la justice a peut-être d’autres chats à fouetter. N’est-elle déjà pas engorgée par des affaires un peu plus graves et urgentes ? S’il faut, à présent, qu’elle se glisse dans chaque foyer, où va-t-on ?
Et puis qui va dénoncer les « fesseurs » ? L’autre parent en instance de divorce qui va voir là un moyen de plus de déclarer la guerre à son ex-conjoint ? Les enfants eux-mêmes, en pleine rébellion contre l’autorité parentale ? La cohésion familiale, déjà bien maltraitée, va être achevée.
A trop vouloir en faire, dans ce pays, ne va-t-on pas finir par tout faire de travers…