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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 15:13

En réponse aux multiples incertitudes (économiques, juridiques, fiscales...) la société dans son ensemble est en train de se paralyser.

Les réformes (retraites, chômage, santé...) qui sont attendues mais qui tardent à venir, comme si l’on traînait des pieds pour les faire, sont redoutées par une grande majorité des Français. Personne n’en connait vraiment l’ampleur et c’est peut-être justement cette ignorance qui fait craindre le pire. Cette inquiétude n’est pas infondée puisque, vu l’état des comptes publics, ces réformes ne pourront pas être douces. Ainsi, les actifs s’inquiètent de savoir quand ils pourront se retirer du monde professionnel, les retraités s’angoissent de voir leurs pensions baisser par l’effet d’une désindexation, les chômeurs et ceux qui peuvent le devenir craignent le durcissement des conditions d’accès aux allocations, de leur maintien...

 De grandes incertitudes fiscales demeurent, malgré la promesse de stabilité. On voit qu’à la première occasion - le déficit de la branche famille - l’impôt reste l’outil préféré. Comme l’a souligné le Président de la République évoquant la réduction du quotient familial : "plus juste, plus simple et plus efficace". Oui, on n’en doute pas mais ce recours à l’impôt a de quoi stresser tous les ménages qui veulent équilibrer leur budget. Aussi, telle la fourmi qui se prépare à l’hiver fiscal, on fait des économies et du coup, pour la relance de la consommation, c’est perdu d’avance...

Pour les acteurs économiques, on est un peu dans le même cas de figure, mais en pire ! Oui, quand on ne sait pas où les prélèvements vont tomber, telle une pluie d’obus, on se garde d’investir ou de recruter... Et si l’on ajoute à cela, une insécurité juridique, comme celle que ressentent actuellement les auto-entrepreneurs, c’est le pompon ! Ce statut qui concerne un million de personnes, qui fonctionne apparemment plutôt bien, même si des corrections sont nécessaires, le moment est-il vraiment choisi pour le réformer ? Ceux qui sont en place risquent de paniquer et de tout arrêter, alors que d’autres qui sont au chômage peuvent abandonner leurs démarches, faute de visibilité.  

Évidemment, il est plus facile de donner des leçons derrière un écran que d’avoir en main les manettes de l’État ! Et du reste, de nombreux commentateurs politiques et économiques y vont de leur plume pour tacler le Gouvernement. Et c’est un concours à la couverture la plus cruelle : "L’hypnotiseur", "Hollande, secoue-toi, il y a le feu !", "Pépère est-il à la hauteur ?", "Qu’est-ce qui coince ?"... La liste est longue et tout le monde croit avoir les remèdes, ceux qui nous sortiront de la crise par le haut, comme ils disent !

Alors les réponses à apporter, quelles qu’elles soient, devraient être claires et rapides. Pire que le mal lui-même, c’est l’idée du mal qui est nocive. Même si le traitement est douloureux, mieux vaut le savoir et le plus vite possible. Là, l’attente est insupportable, personne ne sait ce qui va sortir du chapeau et du coup, on s’imagine les scénarios les plus graves.

Et la société se bloque... 

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27 mai 2013 1 27 /05 /mai /2013 16:22

IMGP9820

A mesure que les politiques perdent de leur crédibilité, les journalistes politiques voient leurs missions s’élargir. De simples commentateurs de la parole et de l’action politiques, ils ont pris du galon pour devenir les principaux relais.

Ils font plus qu’analyser les propos, les faits et gestes des hommes politiques, ils en sont à traduire leurs pensées ou à rebondir sur des lapsus souvent jugés révélateurs.

Sur les plateaux de TV, dans les journaux, chacun avec sa sensibilité, ils décryptent, dissèquent tel le scalpel du chirurgien, tout ce qui émane du monde politique : discours, apartés, silences, rien n’échappe à leur vigilance.

Pour les profanes que nous sommes, les démonstrations de Denis Jeambar, Raphaëlle Bacqué, Yves Thréard, Judith Weintraub, Bruno Jeudi et bien d’autres, nous frappent soit par leur pertinence, soit parfois par le décalage avec notre ressenti. Mais ce sont eux les experts ; ils évoluent dans le milieu des politiques, reçoivent leurs confidences, et parfois même de leur entourage. Pour certains, ce sont des dizaines d’années de proximité, ce qui donne encore plus de poids à leurs différentes analyses.

Mais parfois, des erreurs se produisent. Ce qui avait été soigneusement étudié se trouve après coup démenti par les faits. En ce sens, certains journalistes proches du Président François Hollande ne savent plus que penser du discours de Leipzig devant le SPD prononcé le 23 mai dernier. Ils se demandent si de social démocrate, le Président ne se serait-il pas mué en social libéral ? Bref, on a senti le flottement et il y en avait même pour s’interroger : quel homme avait-on élu en mai 2012 ? Qui est finalement François Hollande ?

Oui à n’en pas douter, des erreurs peuvent surgir dans l’appréciation des journalistes parce que cette proximité avec le politique n’est qu’une façade. Certes, il y a des discussions en off qui permettent d’avoir un autre éclairage. En même temps, la méfiance n’est-elle pas de mise ? Certains politiques peuvent même manipuler, penser une chose et en confier une autre, histoire de brouiller les pistes. Et puis comme pour tout le monde, chacun tient à son intimité et les journalistes ne sont ni les psys ni les confidents des hommes et des femmes politiques.

Si la force des journalistes est d’être au contact des politiques, elle est aussi leur plus grande faiblesse. Ils sont la plupart du temps acquis à leur cause et sont leurs premiers défenseurs, tant pis pour l’objectivé. C’est ainsi qu’ils perdent à leur tour la crédibilité et que la confiance des Français peut s’émousser.

 

C’est du reste ce que révèle le sondage HARRIS INTERACTIVE pour MARIANNE publié le 25 mai : seulement 37 % des Français font confiance aux journalistes ! 

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 09:33

matignon blogAprès une année de pouvoir, le Gouvernement explose le record d’impopularité. Selon un sondage TNS-SOFRES publié le 06 mai 2013, 76% des Français jugent le bilan de Françoise Hollande plutôt négatif. Et pour ceux qui ont voté pour le Président au 1er et au 2ème tour, ils étaient 56% à être déçus.

Et pourtant, la campagne électorale de 2012 avait suscité à Gauche de l’enthousiasme. L’espoir était là dans les meetings, bien palpable. « Le changement, c’est maintenant » beaucoup y ont cru et se sont laissés bercés par la douce musique d’une belle justice sociale, de la défense contre une finance dévoyée... Aujourd’hui, a fait place la déception. Certains parlent de trahison, d’autres hurlent au coup de balai, d’autres encore sont dans l’abattement.

La campagne de 2007 avait elle aussi soulevé une grande ferveur pour la Droite, peut-être même davantage. Nicolas Sarkozy était le candidat idéal, celui dont on n’espérait plus la venue. Et 5 ans plus tard, une défaite peut-être pas cuisante, mais un échec quand même. Là aussi, pour les électeurs de la Droite, le compte n’y était pas...

Tout ceci ne serait-il pas pour nous tous, électeurs, la traduction, à un moment ou à un autre, d’une grande naïveté ? Ne serions-nous pas tentés de croire les candidats qui, galvanisés par l’ascension du pouvoir, sont prêts à nous promettre la lune ?

Se présenter à la Présidence de la République exige d’être un orateur hors pair. Tout est dans la parole, ces mots que l’on jette au public comme autant d’offrandes. Il faut faire rêver et celui qui tente de s’y soustraire ne passera pas le cap du premier tour. Il est un candidat, François Bayrou du Modem, qui avait beaucoup parlé de la dette pendant la campagne de 2012, ce qui lui a valu un score sous la barre des 10 % ! Évidemment, comme thème de campagne, c’était loin d’être fun ! Alors que "Mon véritable adversaire, [...] c'est le monde de la finance", porté par François Hollande, le 22 janvier 2012 au Bourget, c’était plus vendeur et la foule présente était en liesse, comme son orateur, tout comme son orateur...

Oui, nous sommes tous des victimes consentantes par notre naïveté, chacun dans son camp. Et l’épreuve de la réalité fait voler en éclat le mirage créé durant les quelques mois d’une campagne.

Dommage que nous ne conservions pas malgré tout, au-delà des promesses mirifiques, une certaine distance ou le recul nécessaire qui permettrait ensuite d’encaisser les désillusions.

En mai 2012, la France était dans une situation critique. François Fillon, Premier Ministre, n’avait-il pas lancé quelques années plus tôt, qu’il était à la tête d’un Etat en faillite. Bien des signes, à défaut de certitudes, indiquaient que le Pays se portait très mal. Aussi, aurait-il été miraculeux qu’en une année, les choses s’arrangent.

Non, la naïveté ne paie pas. C’est toujours le ressentiment qui domine quand les espoirs sont déçus. Alors la tentation est grande de trouver refuge dans l’abstention ou de courir au Front National...

Alors naïfs, les électeurs ? 

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21 avril 2013 7 21 /04 /avril /2013 15:36

muguet blogSur le plan climatique, le printemps peine à s’installer, les températures sont encore fraîches et le soleil tarde à s’imposer.

 Le moral des Français est en harmonie avec les rigueurs du temps, proche du zéro ! Il faut dire que les derniers mois n’ont pas été éclatants, un brouillard à couper au couteau est tombé sur le pays.

 Sur le plan économique, le chômage n’en finit pas de battre des records, la dette s’alourdit malgré des efforts pour la contenir, le pouvoir d’achat plonge et les réformes qui se profilent, notamment sur le régime des retraites, n’annoncent rien de bon.Pour beaucoup, le chômage c’est maintenant et pour tous, une amélioration de la situation n’est pas pour demain...

 D’où une nouvelle chute de popularité du Président de la République et du Premier ministre qui viennent encore de perdre 6 points. Malgré l’opération de transparence, l’affaire Cahuzac arrive au plus mauvais moment, rendant les citoyens méfiants envers la classe politique.

 Aujourd’hui, se déroule sous haute tension une énième manifestation contre le Mariage pour tous, et chacun craint les affrontements qui peuvent avoir lieu. Et le mouvement ne semble pas faiblir malgré la détermination de la majorité à faire voter le texte dans les plus brefs délais.

 Mais l’interrogation demeure sur les manifestations du 1er mai. Les autorités craignent des débordements car la contestation sociale est de plus en plus difficile à contenir. La société est traversée par un courant de révolte, une révolte contre tout et n’importe quoi. Une étincelle suffirait à embraser une population qui doute de ses gouvernants et d’elle-même.

 Pourtant à y regarder de près, la situation n’est pas catastrophique, loin de ce que vivent les Grecs et les Espagnols. Mais l’incertitude quant à l’avenir du pays est telle que pour beaucoup, la France est au plus mal...

 Aussi, pour certains, un coup de balai est la solution : faire table rase et peu importe les conséquences. D’autres sont dans l’angoisse de ce qui pourrait leur arriver, ils sont comme tétanisés. Du coup, l’absence de confiance bloque l’économie et c’est le cercle vicieux : moins il y a de confiance et de consommation, moins les entreprises font d’investissements. Alors le chômage s’accroit et les rentrées fiscales diminuent. Et au bout du compte, une dette qui s’alourdit, à devenir insupportable.

 Le mois de mai sera donc le mois de tous les dangers pour la France. La contestation sera-t-elle aussi importante qu’on le dit ? Chacun saura-t-il faire preuve de sagesse malgré les difficultés présentes et à venir ? Ou alors une grande explosion sociale va-t-elle tout submerger ?

 A chacun d’y répondre... 

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 16:02

Action orale est l’expression employée par Philippe BILGER, Magistrat honoraire, lors de son entretien avec le journaliste Jean-Jacques BOURDIN sur LCP le 12 avril 2013 pour qualifier le travail de la ministre de la Justice, Christiane TAUBIRA.

La formule a fait sourire le journaliste et probablement beaucoup de téléspectateurs devant leur poste de TV. Car si cette petite attaque a fait mouche, c’est aussi parce qu’elle peut s’appliquer à beaucoup de femmes et d’hommes politiques. Pour ne pas dire à la quasi-totalité !

Oui, le verbe est haut, l’intention est forte et la foi semble même inébranlable... Les exemples sont si nombreux que des pages et des pages seraient nécessaires pour toutes les citer : "Réduire la fracture sociale", "Travailler plus pour gagner plus", "Mon ennemi est la finance"...

Ainsi, l’action orale serait-elle la seule véritable action dont les gouvernants, quel que soit le parti, seraient capables ? Certainement pas, mais bien souvent, c’est la plus facile. La sincérité du propos peut être au rendez-vous ; on dit ce que l’on pense, et on pense faire ce que l’on dit. Parfois c’est par calcul politique, souvent dans un contexte électoral, que les choses sont avancées, sans même envisager de les concrétiser un jour. Parfois aussi, c’est une idée lancée sans vraiment de réflexion, sous le coup de l’émotion, et puis abandonnée sur l’autel de la raison...

Cette action sera orale parce que les circonstances ne le permettent pas. C’est ce qu’on appelle la politique confrontée au réel. Entre les discours enflammés et la réalité, il y a parfois un énorme fossé. Alors, on parle d’une France irréformable, d’une société bloquée, arc-boutée... Même si l’intention était là, les politiques jettent l’éponge, faute d’accord ou de volonté. Car volonté, il est question, surtout de courage qui fait trop souvent défaut.

Et c’est justement ladite action orale qui a fait perdre au fil du temps la crédibilité des politiques. La déception, le désabusement, voire la révolte se sont emparés des électeurs qui croient de moins en moins en la parole politique. Qui pourrait le leur reprocher ? Ils se sentent trahis par des envolées lyriques qui sur le moment ont transcendé le politique et les ont fait rêver. Alors, la retombée est d’autant plus douloureuse que les espoirs ont été déçus.

Comment transformer cette action orale ? Le courage d’un homme ou d’une femme politique ou des circonstances, situations exceptionnelles, pourraient transformer des intentions en actions véritables. On quitterait le monde du virtuel et des discours emphatiques.  Alors, le politique en sortirait grandi, il aurait enfin tenu parole... 

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8 avril 2013 1 08 /04 /avril /2013 16:06

Les événements récents donnent à penser qu’effectivement, l’impression de danser sur un volcan est bien réelle. C’est Denis Jeambar qui, dans Politique Matin sur LCP de ce jour, a employé cette expression en évoquant le coup de balai de Jean-Luc Mélanchon. L’image est saisissante et O combien proche de ce que nous vivons ces dernières semaines...

La crise économique qui touche notre pays avec une rare violence provoque des réactions de rejet à propos de tout scandale, de tout couac ou de tout autre dérapage.

Entre Jean-Luc Mélanchon qui appelle à manifester le 5 mai pour dénoncer un "système" qui révèle "sa pourriture intrinsèque" et dans un autre domaine, Frigide Barjot qui poursuit son combat contre le mariage pour tous, la sensation est grande que l’on joue avec le feu.

Et Denis Jeambar d’ajouter à cet appel à la violence dans les propos de Jean-Luc Mélanchon : "une manifestation avec une victime, on a déjà vu cela (...)" Il est incontestable qu’il y a un risque de voir une simple manifestation qui se veut pacifique tourner à l’émeute. L’Histoire est remplie d’exemples, inutile de les citer.

Et puis ne sommes-nous pas au printemps, période autant propice au grand ménage, qu’aux Révolutions ? Alors la méfiance devrait être de mise pour tous les responsables politiques quels qu’ils soient...

Souffler sur les braises en ces temps difficiles n’est pas responsable. Car comme toute société malade, elle perd de son objectivité, se laissant abuser, pour ne pas dire manipuler. Notre société désorientée est tentée par le TOUS POURRIS (77% des Français pensent que les élus sont plutôt corrompus, selon un sondage OpinionWay pour LCI et Le Figaro publié ce dimanche), par l’envie de mettre un coup de pied dans la boite à outils sensée lutter contre le chômage, par le rejet de cette Union européenne qui impose les plans de rigueur à la pelle...

Aussi, la crainte d’un débordement est fondée et cette fois, un éclatement de la colère des milliers, des centaines de milliers, peut-être des millions de personnes qui sont touchées par le chômage, la misère... Des ouvriers licenciés qui ont l’angoisse de ne jamais retrouver un emploi, des familles qui vivent avec des minima sociaux, des petits retraités qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts...

Attention à ne pas jouer avec les nerfs des citoyens pour beaucoup dans la colère et le désarroi.

A tous les acteurs de la société de calmer le jeu, chacun à son niveau. A l’image de ces quelques femmes et hommes politiques qui ont publié le détail de leur patrimoine, bien qu’il ne faille pas non plus aller dans l’excès. Mais ce sont les circonstances qui poussent ces élus à essayer de prouver que NON, tout le monde ne veut pas s’enrichir avec la politique, que bon nombre sont dans l’honnêteté et le dévouement à la cause publique. Une loi sur la moralisation de la vie publique qui se prépare peut-être sera la bienvenue mais c’est surtout par la communication que le pouvoir doit marteler le message de ce que certains appellent « opération mains propres »...

Mais alors, on pourrait objecter : "On peut quand même traiter d’autres sujets sans pour autant perdre de vue la lutte contre le chômage !". Hélas, tout discours autre que la priorité à l’emploi n’est pour le moment plus audible. Plus on s’éloigne du sujet de la crise économique, plus le risque de rejet grandit. Surtout que le redressement des comptes publics nécessite des sacrifices importants et que nul ne voit encore le bout du tunnel. Rares sont ceux qui pensent que la fin de cette crise est proche...

Aux médias de prendre garde à ce que les exceptions ne font et ne feront jamais une généralité. Un peu de modération, moins d’acharnement dans la diffusion de l’information qui plonge le public dans la consternation et pour finir dans la révolte. Parler plus des entreprises qui réussissent, des villes qui sont à la pointe du progrès écologique, des initiatives qui permettent un retour à l’emploi de salariés...

Bref, redonner l’espoir et faire que l’on se dise qu’en France, tout n’est pas perdu et que tout est encore possible... 

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 14:58

Au-delà de l’émotion suscitée, réelle ou feinte, de toute la classe politique, que nous apprend « l’affaire Cahuzac » ?

Et bien plus qu’on ne pouvait l’espérer ! La démocratie fonctionne plutôt bien et chacun est dans son rôle. C’est déjà une belle consolation...

D’abord, la presse n’est pas muselée ; aucune pression ne semble avoir touché les journalistes d’investigation du célèbre site MEDIAPART qui va gagner certainement de nombreux abonnés. Certes, des voix se sont élevées au tout début des révélations, quoi de plus normal, mais dans l’ensemble, il ne fut pas question de censure, ni de manipulation. Une longue enquête a été menée, sous forme de combat implacable, et le résultat est là, sous nos yeux...

La Justice prouve par l’information judiciaire ouverte il y a quelques semaines, qu’elle est bien libre et indépendante. Quelques jours auparavant, des propos "désobligeants" avaient jailli à propos de la mise en examen de l’ancien Chef de l’État, sans toutefois remettre en cause l’Institution. Certes, il y a toujours des réformes à envisager, mais surtout pas dans le cadre d’une affaire particulière et en l’occurrence, très sensible. Loin de tout conflit, dans un cadre apaisé, tout devient alors possible.

Quant à la classe politique, c’est pour le moment, la cacophonie. Il y en a qui veulent couper des têtes, quelques-uns sont dans une révolte légitime, d’autres en font trop dans l’émoi et certains seraient bien inspirés de ne pas donner de leçon. On entend des phrases choc : « On a été trahis », « On nous a salis », « On a été trompés ». La retenue en ces circonstances serait plus opportune car la naïveté en politique est considérée comme une faute, voire de l’incompétence.

Car des soupçons après les premières révélations ne pouvaient que naître et prospérer. Personne ne peut croire qu’aucun doute n’ait existé. Le contraire ne semble pas crédible et nul n’est dupe. Tout le reste n’est que pur spectacle pour échapper à l’opprobre général.

A présent, réfléchir à de nouvelles procédures de contrôle et à des sanctions pour que l’affaire Cahuzac ne se reproduise plus, serait une sage décision. Mais gare à la précipitation qui souvent ne mène à rien, ou pire, à des désastres législatifs.

Il faut être lucide ; il y a moins de brebis galeuses que les tenants du "tous pourris" ne l’imaginent et certainement plus que les crédules ne le pensent. La vérité, comme toujours, se situe entre les deux.

Car, malgré tout l’arsenal juridique qui existe ou qui existera, rien n’empêchera des individus de transgresser les règles. Il y en aura toujours pour passer à travers les mailles du filet, aussi étroit soit-il. Et puis, la meilleure des sanctions, n’est-elle pas celle infligée par les citoyens ? Le bulletin de vote devrait être l’arme la plus efficace et redoutable pour lutter contre les dérives et pour promouvoir la probité.

Aussi, à la presse et à la Justice de rester vigilantes, et à tous de se tenir éloignés de la paranoïa délétère... 

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29 mars 2013 5 29 /03 /mars /2013 17:14

blog funanbuleLe 28 mars, le Président de la République a voulu s’imposer comme le Capitaine du bateau France pris dans la tempête financière, incarner le chef dans la bataille économique qui fait rage.

Mais il semblerait que l’image la plus juste soit celle d’un funambule au-dessus d’un gouffre, celui de nos déficits. La conduite des affaires doit répondre à deux contradictions : faire des économies d’une ampleur considérable en ne plongeant pas le pays dans une longue récession.

Évidemment, l’exercice est périlleux et au moindre faux pas, c’est la culbute dans l’abime. L’Union européenne et les marchés financiers guettent le plus petit geste de déséquilibre pour sanctionner notre pays. Aucun droit à l’erreur ou si peu... C’est pour cette raison, que tout est plus facile à dire qu’à faire. Trouver le bon dosage est un travail de haute précision, c’est comme manipuler un baril de poudre. Une seule étincelle et le tout explose !  

Car, oui, la France va mal : le déficit public plus important que prévu (4,8% au lieu de 4,5% du PIB), les chiffres du chômage sont de plus en plus inquiétants, les plans sociaux s’accélèrent...

Alors, pour répondre à tous les paramètres évoqués et plaire aux uns sans déplaire aux autres, la ligne politique a été exposée : pacte de compétitivité, choc de simplification, contrats de génération, contrats d’avenir...

Le Président a parlé de boite à outils quand nous aurions aimé toute la boutique de bricolage. De même, on aurait souhaité que cette crise soit prise à bras-le-corps avec l’annonce de réformes fracassantes (on évoque souvent la diminution du nombre de parlementaires, la disparition des départements, réduction des comités Théodule…) et la baisse significative des dépenses publiques.

Mais le tempo choisi est celui de la douceur, de réformes à dose homéopathique alors qu’on aurait préféré un traitement de cheval, voire un électrochoc. Certains préconisent même de renverser la table, de mettre tout à plat.

Mais le temps est à l’apaisement. De la patience est demandée alors que la société est dans l’impatience. Les citoyens ont peur, pris malgré eux dans l’engrenage des mauvaises nouvelles qui tombent et qui broient chaque jour des destins. Et l’image omniprésente de la Grèce, de l’Espagne, de l’Italie et plus récemment de Chypre... L’angoisse est là palpable et chacun se demande à quand le tour de la France ?

Pourtant, il faudra attendre quelques mois pour connaitre le résultat des actions mises en œuvre par le Gouvernement. Seront-elles à la hauteur des enjeux ? Beaucoup en doute, il n’y a qu’à voir les nombreux commentaires à ce sujet. Chacun y va de sa note négative, c’est à celui qui aura la Une la plus sombre...

Mais seul le résultat compte et comptera... Pour le meilleur ou pour le pire ?  

 

 

Illustration de Korolle

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18 mars 2013 1 18 /03 /mars /2013 17:23

IMGP7283« La France est triste ! » a lancé Gérard Depardieu, histoire de donner à son départ un côté moins bassement matériel. Mais, alors, on aurait tout de suite compris si l'on avait découvert notre acteur allongé sur un transat, les doigts de pied en éventail, sirotant un cocktail, et tout cela sur une plage des Caraïbes, la mer turquoise en fond d’écran et le soleil comme remède à la mélancolie…

Mais non, c’est à Néchin, en Belgique, que l’interview a eu lieu, dans une bâtisse dont l’aspect extérieur donnerait le bourdon à tout un régiment !

D’un autre côté, la France est-elle si triste que cela ? Certes, notre Pays connait une crise sans précédent qui ne peut pas engendrer une liesse populaire.

Certains sont touchés directement par la crise et les autres qui ne le sont pas, sont dans la crainte permanente. Les mesures d’austérité qui ont commencé à déferler sur le pays et celles qui se préparent ne sont pas de nature à donner le moral aux Français. Pas un jour ne passe sans son lot de mauvaises nouvelles sur le front économique, de quoi renforcer la morosité.

Et c’est un cercle vicieux ; plus on a peur, moins on consomme… Et l’image que l’on envoie aux investisseurs étrangers est assez désastreuse. Qui aurait envie de miser sur un Pays qui ne croit pas en lui ? Car l’image de cette peur ambiante est plaquée sur le visage de la France…

Pourtant de bonnes nouvelles, il y en a aussi ! Mais elles se noient dans l’océan de nos craintes et de nos doutes… Ainsi, les Chantiers de Saint-Nazaire ont remporté un beau contrat, Airbus aussi… Thalès a lui aussi conclu un contrat avec Ottawa… Le tourisme se porte bien et l’industrie du luxe ne connait pas la crise.

A des niveaux plus modestes, des entreprises françaises résistent à la crise et malgré tout, de nouvelles voient le jour…

A titre individuel, un sondage donnait les Français optimistes sur leur sort. Chacun connait des malheurs mais aussi de petits et grands bonheurs. Évidemment, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et toutes les périodes de l’Histoire ont connu des bouleversements et des crises…

Et si l’optimisme se décrétait ? Si dans un élan collectif, on arrivait à surpasser nos difficultés sans les occulter, redonner de l’espoir aux jeunes générations qui ne doivent pas désespérer et s’expatrier, ne ferions-nous pas mentir ceux qui pensent que la France est triste, que plus rien n’est possible ici ?

Le défaitisme est un lent poison…

 

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 15:37

vatican élysée blogUn pape "normal" a été élu au Vatican et chacun salue la prouesse de l’Église catholique. Le pape François semble vouloir mettre de la modestie, de l’humilité dans son pontificat, et son parcours ne saurait démentir sa sincérité.

En France, nous avons élu aussi un Président "normal" en mai 2012, et là non plus, on ne peut pas dire que l’homme versait dans le " bling-bling", il voulait tout le contraire de son prédécesseur.

Quel est ce besoin de normalité dans nos sociétés modernes ? La crise économique et morale qui nous touche ne serait-elle pas la raison de cette soif de normalité ? Dans un monde en crise, en perte de repères, être normal c’est être modeste, avoir un train de vie tout en sobriété.

C’est ainsi que le personnel politique doit se montrer austère, aucun étalage de luxe n’est autorisé. Tout le monde au régime sec !

Et cette vision traverse toute la société et ses élites. Dans le domaine entrepreneurial, les patrons doivent adopter un profil bas. Rien que le terme de bonus hérisse le poil et ne parlons pas de la retraite chapeau et autres largesses qui sont hors normes. Il en est de même du monde du spectacle et du sport : chaque nouveau palmarès des rémunérations fait trembler les intéressés qui souhaiteraient presque ne pas faire partie de la liste ! Car oui, cela n’est pas bon pour l’image de marque. Du reste, l’époque des stars est révolue et l’étalage de richesses, des diamants d’Élisabeth Taylor ne sont plus dans l’air du temps. On veut des artistes qui nous ressemblent…

Même si la normalité a quelque chose de rassurant, n’est-elle pas qu’une posture ? Ne joue-t-on pas de cette modestie alors que la réalité est tout autre ? Car qui peut croire que le faste élyséen soit compatible avec la simplicité ? Et que dire de celui du Vatican ?

Et puis, cette illusion ne peut-elle pas conduire à renforcer les aigreurs ? N’est-ce pas le bal des hypocrites ?

Car si normalité veut dire la chasse aux gaspillages, ce serait une bonne chose. Pour le moment, on voit bien que les réformes sur le train de vie de l’État ont bien du mal à se réaliser. Pour exemple, l’Airbus A330 présidentiel continue d’être utilisé et envisage-t-on de le vendre ?

Mais surtout, en période de crise, même si les symboles participent aussi au redressement, ils ne doivent pas être les seuls ! Ils ne seront en fait qu’un écran de fumée…

Un comportement modeste ne suffit pas, il faut une action qui relève, elle, de l’extraordinaire.

Le Pape François est attendu pour réformer l’Église en profondeur, rétablir l’image salie par différents scandales, enrayer la désaffection des fidèles et mettre fin à la crise des vocations. Cette mission demandera plus qu’une conduite humble et sans faste.

Et dans nos sociétés touchées par la crise économique et le déclin, nous avons besoin d’hommes et de femmes qui par leur vision et leurs actions, soient exceptionnels. Un comportement simple, même s’il part d’un bon sentiment, sera toujours insuffisant. 

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