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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 15:32

Oui, les élections municipales ont montré de la colère et de l’amertume de la part des électeurs, par un vote de rejet ou en se réfugiant dans une abstention que l’on pourrait qualifier de militante.

Si le vote blanc dont la loi du 21 février 2014 entrera en vigueur le 01 avril, avait été comptabilisé, et s’il pouvait même invalider une élection, on peut être certain qu’il aurait été une arme de destruction massive de bon nombre de politiques.

Oui, un ras-le-bol général du système tel qu’il fonctionne depuis des décennies et qui montre ses limites, pour ne pas dire de la paralysie. Les dirigeants semblent de plus en plus tétanisés par la gigantesque tâche, tels les travaux d’Hercules, pour redresser un pays au bord de la faillite. Il ne s’agit pas pour le moment de renverser la table mais de se prendre en main.

Déjà, on peut signaler qu’aux élections municipales, de très jeunes candidats sont arrivés en tête. Alors que les employeurs sont méfiants envers une jeunesse inexpérimentée, leur accordant dédaigneusement stages et CDD, les citoyens vont jusqu’à leur accorder les rênes d’une municipalité !  Il en est ainsi de Robin Reda (22 ans) élu au premier tour à Juvisy-sur-Orge, de Raphaël Schellenberger (24 ans) élu aussi au premier tour à  Wattwiller, de Gaëtan Malange (24 ans) qui vient d'emporter la mairie de Saint-Barthélémy-d'Agenais de Pierre Grinais (23 ans) élu à Quichevrain. Et celui qui a fait couler beaucoup d’encre, le candidat FN de Fréjus, David Rachline (26 ans).

Il y a aussi la victoire dans quelques villes de listes sans étiquette (avec la polémique sur l’obligation d’un choix d’une nuance politique !) : la liste de Claudine Chevallereau à Mauves-sur-Loire, de Claude Guigo à Venanson, de Dominique Baudry à Granville… Mais également de listes dissidentes, comme à Montpellier, celle de Philippe Saurel, exclu du PS ou à La Rochelle, celle de Jean-François Fountaine ou encore à Fontainebleau, celle de Frédéric Valletoux exclu de l’UMP…

Et le mouvement semble plus large avec des mouvements de citoyens qui ont envie de faire entendre leurs voix et leurs idées. Il en est ainsi du parti politique Nouvelle Donne lancé le 28 novembre 2013 par Pierre Larrouturou qui revendique 6000 adhérents. Egalement le mouvement Nous Citoyens de Denis Payre qui revendique 5000 adhérents, et dont les 2/3 des listes présentées aux Municipales ont fait 5% des votes. Un début prometteur ? Ce mouvement compte poursuivre sur sa lancée en vue des élections européennes…

Et le mouvement citoyen qui prend de l’ampleur, c’est celui d’Alexandre Jardin, Bleu Blanc Zèbres « Aux Actes Citoyens ». http://bleublanczebre.fr/

On a bien senti l’embarras des politiques sur le plateau de France2, Des paroles et des Actes, le jeudi 28 mars 2014 face à l’écrivain qui avait de l’enthousiasme à revendre, un enthousiasme qui semble avoir déserté la scène politique.

Mais cet engagement se retrouve aussi dans les associations qui prennent à bras le corps les problèmes d’une société malade et désespérée…

Surtout, il faut susciter l’espoir, un bel espoir pour sortir des difficultés actuelles et c’est peut-être ce que signifie cette mobilisation ici ou là des citoyens…  

Pour finir, citons cette phrase de Charles de Gaulle : «La fin de l’espoir est le commencement de la mort.  »  

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 06:00

carte elec011

Aujourd’hui, deuxième tour des municipales dans 6455 communes, dont 1777 communes de plus de 1000 habitants. A noter tout de même que 30 136 communes ont élu leur maire dès le premier tour.

Quels seront les résultats au soir de ce dimanche 30 mars 2014 ? A quel niveau se situera cette fois l’abstention ? Y-aura-t-il confirmation du premier tour avec une vague bleue, un FN qui perce et qui transperce, un PS laminé ?

Autant de questions que doivent se poser à la fois les leaders des partis concernés et les dirigeants actuels, lesquels n’auraient pas vu venir la première claque. Là, ils sont dans l’attente fébrile d’un ressaisissement des électeurs, ceux qui se sont abstenus pour envoyer un message fort mais un seul. Ainsi, pas de panique à bord et les meubles seront sauvés. Ou alors, une nouvelle mise en garde de la part des électeurs qui n’auront pas été convaincus par la campagne de l’entre-deux tours.

Le message aura-t-il été suffisamment clair et apaisant pour que ceux qui se sont détournés des urnes reviennent dare-dare pour sauver ce qui peut l’être ? Ou la colère aura encore grandi, poussée par des chiffres du chômage encore calamiteux où il n’y a pas d’inversion de la courbe, même pas l’ombre d’une stabilisation de la hausse… Et puis quelques petits arrangements entre amis d’un jour, histoire de ne pas perdre les privilèges, ont pu indisposer des citoyens qui ont déjà la nausée de la politique…  

Parce que du résultat de ces élections dépend le remaniement. On parle ici d’un agenda non encore fixé du Chef de l’Etat, là de rumeurs fondées ou infondées, on testerait la popularité de l’un ou de l’autre…

Et le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, peut-il encore sauver son poste si d’aventure la défaite était moins cuisante qu’elle ne s’annonce ?

Oui, en ce jour, tout est encore possible, rien ne semble arrêté, rien n’est encore tranché. Enfin, si l’on en croit les indiscrétions des proches du Chef de l’Etat relayées par les médias…

Et de faire monter la pression ! Chacun de faire des pronostics, de donner un avis sur tel ou telle ; pourquoi pas un technocrate, le Ministre le plus populaire, un vieux sage…

On pourrait presque lancer le concours du meilleur candidat à Matignon !

Mais tout cela c’est de la forme ; certes, la vitrine doit être la plus séduisante possible, tout couac doit être banni, plus aucun parasitage dans la communication. .

Parce que le fond est toujours le même ; réduire les déficits avec un rendez-vous crucial à Bruxelles, remettre le pays dans la compétitivité mondiale, réformer en profondeur le fonctionnement de l’Etat et des collectivités territoriales !

 

Changer une équipe pour faire un coup de communication ne servira à rien. Pis, cela pourrait vite passer pour une nouvelle diversion…

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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 10:30

carte elec011

On pourrait choisir d’autres qualificatifs pour désigner ce qui s’est passé au premier tour des élections municipales : raclée, gifle, désaveu, colère, déception, désintérêt, sanction…

Oui les électeurs ont exprimé de manière globale tout ce qu’ils montrent depuis des mois dans les sondages, sur les forums, sur les réseaux sociaux ; un grand ras-le bol !

L’abstention importante (38,6%) est aussi un signe inquiétant ; des citoyens qui ne croient plus en rien, qui sont résignés, écœurés…

Ce qu’il y a d’étrange, si l’on en croit les observateurs politiques, c’est qu’au plus haut niveau de l’Etat, on pensait pouvoir « enjamber » cette élection ou sauver les meubles… On peut s’étonner de cette naïveté, d’un optimisme qui pourrait passer pour de l’irresponsabilité…

Et de reprocher aux sondeurs de n’avoir pas vu arriver certains résultats, comme à Marseille, Paris… Mais tout comme en 2002, les sondés n’ont-ils pas voulu,  de manière « malicieuse », réserver une surprise dans les urnes ?

Oui, les élections municipales ont servi de défouloir ! Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir tenté d’en faire une élection purement locale, ce qui de manière objective aurait dû prévaloir. Les maires qui ont donné satisfaction à la tête de leur ville devraient tirer les marrons du feu, et ce n’est que justice…

Et il y a des symboles ; Hénin-Beaumont qui tombe dans l’escarcelle du Front National, des triangulaires avec le parti de Marine le Pen en tête dans quelques communes, Anne Hidalgo (PS) qui a été légèrement devancée par sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP), Patrick Menucci qui se retrouve lui en 3ème position , une ville comme Niort qui vient de basculer à droite après 60 ans d’un ancrage à gauche…

Oui, ces symboles resteront longtemps dans les esprits, des victoires pour les uns et des défaites cuisantes pour les autres…

Il y aura un second tour pour confirmer ou infirmer la tendance…

La question même du front républicain semble un piège pour les partis qui se disent « démocratiques » ! Déjà, il parait inefficace et confirmerait une collusion dénoncée par le FN. Parce que si le Front National n’a rien à faire dans la sphère républicaine, jugé trop dangereux, pourquoi n’est-il pas interdit ? Les électeurs ne peuvent comprendre ce double langage ; il serait un  méchant loup mais pour des raisons obscures, on le laisserait errer dans les bois pour dévorer les petits chaperons rouges ! A force de l’avoir agité comme un épouvantail à tout bout de champ, des citoyens ont fini par en faire un arbitre et le recours à toutes les errances et autres échecs des partis installés. On peut le déplorer, mais les responsabilités de cette montée sont à partager…  

Et ce parti qui va prendre certainement les rênes de villes, pour la plupart en grandes difficultés, devra montrer ses compétences, ce sera l’épreuve du feu. A entendre cette électrice à Hénin-Beaumont qui disait que la victoire de Steeve Briois (FN) était, après la naissance de sa fille, le plus beau jour de sa vie, que d’espoirs placés en cet homme ? C’est une lourde responsabilité à endosser pour être digne de cette confiance. Que se passera-t-il s’il y a échec ? Une plus grande désespérance pourrait bien conduire à des mouvements de violence incontrôlés parce que tout aura été essayé ! Cela devrait donner à réfléchir à tous les politiques…

Comme le signalait ce jour, le sénateur Jean-Pierre Raffarin sur le plateau d’I-télé, «c’est un vote de déception… c’est un vote de colère dans un certain nombre de villes… si le gouvernement est sourd à ce message, il y aura dimanche prochain une seconde couche… ». Et de reprendre sur le fond « On a l’impression que la gauche ne prend pas vraiment en compte la crise économique à sa juste dimension, on voit le chômage sans cesse augmenter… on a le sentiment qu’il y a une sorte de scène politique où l’on s’occupe de l’accessoire et on ne pense pas à l’essentiel.. »

La France souffre et pour le moment, pas de solutions !

Aux dirigeants d’en prendre conscience, une conscience aigüe et des résultats, rien que des résultats… 

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20 mars 2014 4 20 /03 /mars /2014 12:58

Et si toutes les affaires du moment – enregistrements Buisson, écoutes Nicolas Sarkozy, affaire Copé/Bygmalion…- arrangeaient la classe politique dans son ensemble ?

Certes, les principaux intéressés ne seront certainement pas de cet avis, pris dans la tourmente médiatique pour certains et judiciaire pour d’autres ! Surtout que les conséquences peuvent être désastreuses tant à titre individuel qu’à titre collectif, despartis éclaboussés par des scandales et une suspicion généralisée d’élites corrompues. Rien de bien terrible pour la démocratie dont personne ne peut se réjouir…

Mais parler de ces affaires aussi désastreuses soient-elles pour l’image de la politique, c’est ne pas parler du fond, des choses vraiment sérieuses pour le pays !  Comme tous ceux qui se relaient dans les médias pour commenter ces faits, rien que ceux-ci, prenant un air désolé et lançant : « je ne crois pas que cela intéresse beaucoup les Français » mais se gardant bien d’évoquer tout autre sujet ! Et les journalistes eux-mêmes, les yeux rivés sur l’audimat, qui tiennent là du lourd, de l’explosif, n’éprouvent pas non plus le besoin de s’aventurer sur d’autres terrains…

Et si la satisfaction ou du moins le soulagement créé par cette diversion qui dure depuis des semaines, venait de « cette pauvreté de la pensée politique » ?

Cette phrase a été lâchée par la députée EELV Barbara Pompili sur le plateau du magazine Mots Croisés de France2 qui avait pour thème « écoutes, mensonges et politique…), ce lundi 17 mars 2014 : « on ne parle plus d’autre chose (les affaires)… la pollution, le chômage, les élections municipales qui arrivent sont des sujets qui mériteraient de beaux débats, des débats sur le fond. Là tout est complètement recouvert par ça (les affaires) ce qui prouve que quelque part cela peut arranger certains de ne pas parler sur le fond parce que l’on voit qu’il y a une pauvreté de la pensée politique qui est inquiétante…. ». Tout est dit !!!

Personne n’a contredit cette femme politique et pour cause ! Il y eut même un silence quasi religieux qui a fait suite à son intervention,  on aurait pu entendre une mouche voler. Et pourtant, il y avait autour de la table une représentation de grands courants politiques : le député PS Jean-Christophe Cambadélis, le député UMP Eric Ciotti, la députée européenne du MODEM Marielle de Sarnez.

Oui, il y a pénurie des idées politiques. Alors que la période est difficile, là où il faudrait avoir une imagination fertile pour sortir le pays de la crise, c’est le néant de la pensée politique. Il y a silence radio, la grande majorité des politiques sont aux abonnés absents…

On sait qu’en ce moment, se tiennent des conseils stratégiques de la dépense publique pour trouver 50 milliards d’économies d’euros d’ici à 2017. Au lieu de ces rendez-vous en catimini où rien ne transpire, pourquoi n’est-il pas lancé un grand chantier où tous les courants politiques seraient mis à contribution ?

Pensez-donc, cela arrange bon nombre de politiques de ne pas avoir à s’investir dans une telle action. En revanche, il sera nettement plus confortable de rejeter en bloc ce qui ressortira de ces conseils ! Après tout, on ne leur demande rien, ils pourront hurler, désapprouver... Mais pour les contrepropositions, sans faire de procès d’intention, on risque d’attendre longtemps…

Il manque des talents, une sclérose de la matière grise s’est installée, et la paresse intellectuelle est le mot d’ordre. Après, les mêmes qui n’ont pas grand-chose à proposer ont beau jeu de rejeter les idées qui viennent des partis extrêmes !

Pour redresser la France, tout ne pourra pas se résumer à un pacte de responsabilité, aussi indispensable soit-il ! Il va falloir faire plus, bien plus… et dans tous les domaines que ce soit éducation, réformes de l’Etat, sécurité sociale, transition énergétique…

 

Que chaque parti politique se mette à la tâche, le temps presse et les affaires qui sortent et qui font pour le moment diversion, ne masqueront pas longtemps les énormes défis qui attendent la France !

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14 mars 2014 5 14 /03 /mars /2014 12:25

Voyage présidentiel Turquie - blog

capture d'écran BFMTV

Que l’on s’en désole ou pas, force est de constater que le respect des Institutions n’est plus ce qu’il a été !

D’aucuns de déplorer qu’un ancien Président de la République soit traité par la Justice comme un vulgaire voyou ! On a entendu le député UMP Henri Guaino, non pas réclamer l’impunité pour l’ancien Chef de l’Etat, mais que sa mise sur écoutes devrait l’être pour des raisons gravissimes (Mots Croisés du lundi 10 mars dernier – Sarkozy : justice ou acharnement ?). On pourrait traduire qu’il devrait y avoir à l’endroit de Nicolas Sarkozy de la déférence, eu égard à son ancien statut d’Homme d’Etat.

Mais, que les premiers se rassurent, le Président François Hollande n’est guère mieux loti en matière de respect. Combien de titres de journaux sur Pépère et autres sobriquets qui feraient se retourner dans sa tombe le général de Gaulle !

Et cela touche également les Ministres qualifiés encore dernièrement de sous-doués, et les députés ne sont pas en reste…

D’ailleurs le journaliste et écrivain Denis Jeambar s’en est ému sur le plateau de LCP à l’émission Politique matin du 13 mars : « …on avait des Chefs d’Etat qui restaient droit….  il y avait une forme de respect de l’autorité de l’Etat… on dirait que tout part en quenouille… »

La Justice n’échappe pas non plus à cette vague d’irrespect où des hommes politiques n’hésitent plus à affirmer publiquement qu’ils n’ont plus confiance en elle !

Oui, nous en sommes arrivés là…

Mais est-ce un mouvement général d’une société qui est en perte de repères ou qui aurait mûri, n’accordant plus son respect de manière automatique, que ce soit aux plus hautes autorités de l’Etat ?

Déjà, il faut reconnaître que les principaux intéressés ont quand même contribué à casser l’image respectable qui avait jusque là dominé.

On a beaucoup reproché à l’ex-Chef de l’Etat d’avoir désacralisé la fonction présidentielle entre écarts de langage (on se rappelle du « casse-toi pauv’con ! ») et quelques attitudes que l’on a qualifiées de bling-bling. Et le trouble jeté par toutes les procédures judiciaires initiées qui pour le moment, il faut reconnaître, n’ont abouti à aucune condamnation… Mais l’image est là, désastreuse…

Quant à notre Président, la posture de normalité lui est revenue en boomerang, notamment avec l’affaire du Gayetgate ; un Président en scooter déambulant de nuit dans les rues de Paris. Bon, on repassera pour la grandeur de la fonction ! Et ne parlons pas de l’affaire Leonarda où par les miracles télévisuels, on a eu l’impression que le Président s’adressait en direct à l’adolescente qui a décliné la proposition de revenir seule en France.  

Pour la Justice, des dysfonctionnements (un délinquant remis en liberté faute d’encre dans un fax !) des scandales (l’affaire Outreau) et le fameux Mur des Cons ont contribué à cette perte de confiance et de respect en cette Institution.  

La nature ayant horreur du vide, les citoyens reportent le respect qu’ils devraient naturellement porter aux uns sur d’autres personnalités ou Institutions.

C’est ainsi que l’Institution militaire conserve toutes ces couleurs et dans un sondage IFOP de juillet 2013, 91% des Français accordent leur confiance à l’armée. A cette occasion la police n’était pas très loin derrière avec 78% alors que la Justice ne recueillait que 54 % !

On remarquera aussi que l’âge apporte souvent la respectabilité. Le Président Jacques Chirac fait partie de ces personnalités politiques qui, avec les années, a retrouvé une certaine aura.

Il en est aussi d’Alain Juppé et de Laurent Fabius dont on peut dire qu’ils n’ont pas toujours eu le vent en poupe qui ont pris des allures de vieux sages. Du reste, ne dit-on pas que chaque intervention de Laurent Fabius à l’Assemblée nationale est ponctuée par un silence respectueux ? Et dans un sondage BVA du 25 janvier dernier, Alain Juppé caracolait en tête des personnalités politiques préférées des Français (69% de bonnes opinions).  

Oui le respect n’est plus un acquis pour toutes les Institutions. Il faut de plus en plus mériter cette déférence par une posture et aussi certainement, des résultats.

 

Parce que, s’il fut des temps, où les résultats n’étaient pas aussi importants, à présent, tout comme une entreprise doit être rentable pour survivre, il semblerait que nos Institutions soient soumises à cette obligation de résultats ! 

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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 15:56

Ah, c’est toujours la ritournelle entendue dès qu’un homme politique se retrouve dans le collimateur de la Justice. Et la question qui revient en boucle ; cette Institution, celle à laquelle on recourt dès qu’un litige se présente, est-elle instrumentalisée ?

Là, il s’agit des écoutes d’un ancien Chef de l’Etat et de son avocat et on entend les mots de manipulation, complot, manœuvres ! Mais hier, c’était l’affaire Bettencourt, et demain il s’agira peut-être d’une autre instruction…

Et le doute de s’installer parmi les citoyens sur un manque d’objectivité des magistrats, ce qui serait grave pour notre démocratie…

D’un côté, les Juges qui travaillent sur les dossiers concernant des politiques, sont suspectés de se livrer à une chasse à l’homme intolérable. Et à l’inverse, s’ils ne font rien, on dit tout de suite « les loups ne se mangent pas entre eux » et qu’il y a connivence. Du reste, n’est-ce pas ce qui s’est passé lors du rejet de la levée de l’immunité parlementaire du sénateur Serge Dassault ? C’était la traque à ceux qui avaient pu prendre une telle décision, sénateurs de droite et de gauche, dans ce qui était considéré comme de la complicité !

Les magistrats ont comme tout citoyen des convictions politiques et bien évidement, celles-ci ne doivent pas parasiter leur travail. C’est une question d’éthique et dans le recueil des Obligations déontologiques des Magistrats, il est question d’intégrité, de probité, d’impartialité… Là, on est dans l’évidence et c’est au Conseil Supérieur de la Magistrature de sanctionner tout manquement…

Mais dans toutes ces affaires où un homme politique est mis en cause, on revient toujours un peu à la même violation, celle du secret de l’instruction (article 11 du code de procédure pénale). Ce principe qui garantit la présomption d’innocence semble ne plus exister et c’est peut-être là, le plus grand drame. Comme le faisait remarquer sur le plateau de BFM TV, le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon reçu par Jean-Jacques Bourdin : « le secret de l’instruction est un vieux souvenir, une aimable marotte… ».

Oui, la présomption d’innocence garantie par le secret de l’instruction finit par avoir elle aussi du plomb dans l’aile. Ce n’est pas parce qu’une instruction est ouverte que celui ou celle qui en fait l’objet est coupable et qu’il y aura procès !  

Du reste, combien d’affaires se dégonflent ? Beaucoup, il semblerait. Trop, au bout du compte pour que l’image de la Justice n’en sorte pas abîmée ! Quand on est le témoin d’un grand déploiement des forces de la Justice sur une affaire donnée et qu’à la fin, il n’en reste rien, on peut s’interroger ! Certes, on peut dire que les juges savent corriger le tir mais on ouvre aussi les portes à toutes les thèses complotistes…

Pour sa part, le politique mis en cause peut passer pour la victime d’une justice aux ordres ou alors, selon la citation "calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose", un coupable…

Laissons les juges bosser leurs dossiers en toute indépendance, cette indépendance dont tout dirigeant doit se faire l’ardent défenseur…

 

 Et garder à l’esprit que nul est au-dessus des lois, mais pas non plus en-dessous !

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6 mars 2014 4 06 /03 /mars /2014 16:02

Enregistrement-BUisson---blog.jpg

Capture d'écran BFMTV

Les enregistrements en catimini de Patrick Buisson d’entretiens avec l’ancien Chef de l’Etat et son entourage, au-delà même de leur caractère illégal (Nicolas Sarkozy et son épouse viennent de déposer plainte), posent bien des questions

La première interrogation et la même que lors de l’affaire Gayet, c’est la protection du Président de la République. Comment a-t-on pu ainsi enregistrer à son insu le Premier personnage de l’Etat pendant toutes ces années sans aucune détection, aucun doute ?

Parce que, si pour le moment, ce qui est sorti dans la presse ressemble plus à du vaudeville qu’à une affaire d’Etat, que peuvent contenir les autres enregistrements ? Allons-nous vers un scandale, des écoutes sur des secrets d’Etat ?

Si l’on a entendu que ces enregistrements étaient une « assurance-vie », les bases pour un verbatim, ils auraient pu tout aussi bien servir à des fins beaucoup moins "inoffensives". Du reste, par le fait même que les bandes aient été volées, elles auraient pu tout aussi bien être subtilisées pendant le précédent quinquennat et avoir un tout autre destin ; marchandage, vente d’entretiens à des autorités étrangères, à des groupes commerciaux ? On peut tout imaginer, car ce qui sort de l’Elysée peut valoir de l’or et pour la France, des incidents diplomatiques et autres scandales !  

On peut aussi s’étonner de l’influence de ces conseillers de l’ombre qui vont et qui viennent. Ce sont des hommes ou des femmes qui n’ont aucun mandat et qui semblent pouvoir peser sur la politique. Certes, un Chef de l’Etat a son libre arbitre mais quand même, on se rend compte de leur influence, qu’elle soit positive ou négative. Du reste, des élus UMP avaient dénoncé la « ligne Buisson » lors de la campagne de la présidentielle de 2012 ! Ces individus peuvent devenir des sortes de gourous avec un pouvoir dont nous pourrions penser légitimement qu’il est exorbitant…

On n’aura plus de doute sur le monde de la politique qui est violent, cruel et déloyal... Où l’on peut encenser par devant une personne et la mettre plus bas que terre par derrière ! Des mots comme « calamiteux », « nul » et autres qualificatifs ont dû être appréciés par les principaux intéressés ! Certains ont montré leur indignation, d’autres en ont plaisanté pour ne pas perdre la face, mais tous auront été stupéfaits par le procédé. Et puis, cet homme considéré comme un traître, personne ne le connait plus, il y a une sorte d'amnésie collective.

Et si l’on avait encore des illusions sur le bon esprit qui règne parmi les membres d’une même famille politique, elles risquent bien de s’évanouir au fur et à mesure des révélations. Parce que nous avons de plus en plus l’impression d’un vrai panier de crabes où l’on est en droit de se demander si certains sont choisis pour leurs compétences ou pour des raisons de tactique purement politicienne ?

Cette affaire qui s’ajoute à d’autres ne va pas manquer de ternir un peu plus l’image du monde politique, même s’il faut toujours se garder de mettre tous les élus dans le même panier.

 

Et pourtant, l’envie de céder aux Tous pourris doit tarauder plus d’un électeur qui pourrait bien se réfugier dans l’abstention ou donner sa chance à des partis extrémistes… 

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24 février 2014 1 24 /02 /février /2014 16:53

Kiev - blog

 

Alors que la situation semble s’apaiser en Ukraine après plusieurs mois de violences et la destitution du Président Viktor Ianoukovitch, une question demeure. Nos démocraties sont-elles à la merci d’un retournement aussi brutal des électeurs ?

Rappelons-le, Viktor Ianoukovitch a été élu, en 2010, Président de l’Ukraine avec 48,95 % des voix, contre 45,47 % pour Ioulia Tymochenko. Certes, il y a eu des accusations de fraudes de la part des opposants sur cette élection et ce pouvoir était loin de recevoir la palme de la transparence, la corruption semblant faire partie du décor, mais quand même !

En juillet 2013, c’était Mohammed Morsi élu, le 24 juin 2012, Président de l’Egypte avec 51% des voix, à devoir céder la place face à un mouvement populaire protestataire. Depuis, c’est l’armée qui a repris le contrôle du pays dans l’attente de futures élections.

Il semblerait que le Venezuela connaisse lui aussi des turbulences alors que l’actuel Président Nicolas Maduro a été élu il y a moins d’une année.

Dans les pays qui vivent sous le joug d’une dictature, on peut comprendre la soif de liberté d’un peuple et le besoin de s’émanciper ; ce fut le cas des printemps arabes dont les révoltes ont eu ce parfum enivrant de la démocratie…

Mais ces pays dans lesquels la rue en colère a fait basculer les pouvoirs sortis des urnes devraient sonner pour toutes les démocraties, comme un sombre avertissement !

Certes, pour le moment et de manière globale, les citoyens ne sont pas dans une logique de renversement du pouvoir ; les opposants attendent les élections pour prendre le relais. Du reste, les prochains rendez-vous électoraux promettent d’être des défouloirs ! Alors tant mieux si la colère s’exprime par ce seul biais et c’est la logique même des procédures institutionnelles.

Mais il y a tout de même des signes qui sont  inquiétants...

Sans parler des quelques procès en illégitimité touchant l’actuel Président de la République et qui auraient commencé dès le soir de l’élection présidentielle http://www.parti-socialiste.fr/communiques/lump-insulte-les-francais-avec-ce-proces-en-illegitimite-du-president-elu-monsieur-cope, il y a surtout cet effondrement de la cote de confiance qui oscille selon les sondeurs de 16% à 20%.

Il y a aussi des manifestations qui se font plus violentes, des tensions qui montent, des colères, pour ne pas dire des haines, qui s’expriment à travers les réseaux sociaux et qui pourraient coaguler.  

Ce qui vient de se dérouler sous nos yeux en Ukraine, ce déchaînement de violence et de passion, ne pourrait-il pas aussi arriver ici ou là, en Europe ?

Nos démocraties sont-elles capables de répondre à un tel déferlement de colère populaire ? Les citoyens qui se sentent trahis par leurs dirigeants, déçus par des promesses non tenues pourraient vouloir anticiper par la force les élections, balayant ainsi les dirigeants en place.  

On sait que la rue fait peur aux dirigeants et on comprend pourquoi. Que faire si comme à Kiev, les citoyens descendent dans la rue et veulent en découdre avec le pouvoir ? Certes, les forces de l’ordre sont là pour canaliser mais on ne tire pas sur un peuple, c’est une ligne rouge à ne pas franchir et le Président ukrainien destitué l’a appris à ses dépens, puisqu’il est en fuite et devra répondre de ses actes.

 Oui ce qui se passe à Kiev et ailleurs doit donner à réfléchir sur le fonctionnement de nos démocraties. Une plus grande participation des citoyens à la vie publique pourrait être une voie, peut-être des référendums souvent souhaités dans l’opposition et vite oubliés ensuite.

Evidemment, une  véritable prise de conscience de nos gouvernants qui promettent beaucoup pour être élus et qui souvent, trop souvent, tournent le dos à leurs engagements !

 

Peut-être de nouveaux outils à inventer pour que la rue ne défasse pas ceux qu’elle a élus… 

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22 février 2014 6 22 /02 /février /2014 14:57

salon-agriculture---blog.png

Capture d'écran BFMTV

Alors que la 51ème édition du salon de l’agriculture a ouvert ses portes, les professionnels du secteur attendent beaucoup des annonces faites lors des Etats-généraux : «Vous avez soulevé beaucoup d’espoirs, mais on a l’impression qu’ils ne sont pas récompensés», a lancé à François Hollande Jean-Pierre Fleury, patron de la Fédération nationale bovine (FNB).

Ce reproche s’ajoute à bien d’autres et vont tous dans le même sens : où sont les mesures pour redresser le pays ? Aussitôt dit, aussitôt fait ! Voilà ce qu’attendaient celles et ceux qui ont écouté la Conférence de presse du Président de la République le 14 janvier dernier.

Comme si le pacte de responsabilité pouvait se réaliser à la vitesse de l’éclair ! Comme si le choc de simplification pouvait se concrétiser tel un supersonique passant le mur du son ! Et ne parlons pas de la réforme de l’Etat, de la décentralisation et de l’action publique !

Oui, il y a un décalage entre d’une part les promesses ou les engagements et leur réalisation et d’autre part, leurs effets. Il peut se passer bien des mois et surtout des années avant qu’il n’y ait des conséquences visibles ou ressenties par tous.

Mais les premières victimes de cette tyrannie des résultats immédiats sont ceux qui s’engagent : les politiques eux-mêmes.  

Le Président de la République au plus bas dans les sondages ne paie-t-il pas cette promesse de campagne « le changement, c’est maintenant » ? L’immédiateté comme slogan, n’était-ce pas suicidaire ? Certes, cela faisait bien dans le feu d’un discours électoral devant des militants surchauffés mais après, n’était-ce pas s’exposer à des lendemains qui déchantent...

Et cette promesse d’une inversion de la courbe du chômage, encore un pari sur le temps, n’était-il pas risqué ? A entendre le concert des économistes, il y avait de fortes probabilités que cette inversion ne se réalise pas.  Car pour le coup, l’échec en politique se paie plus dans la durée, alors que les succès, eux, passeraient presque inaperçus ! Il y a cette amnésie qui touche les réussites alors que les défaillances collent aux gouvernants comme le sparadrap colle au doigt du capitaine Haddock.

Oui les politiques font leur malheur en laissant croire que le temps ne compte pas, que l’on peut donner corps au «tout, tout de suite ». Les Allemands n’ont-ils pas attendu une dizaine d’années avant de voir le résultat des réformes Schröder ? Qui peut penser qu’un chômage de masse tel que nous le connaissons actuellement peut se résorber en moins de temps qu’il ne faut pour le dire ? Qui peut croire qu’une dette publique de presque 2000 milliards peut se réduire de manière significative en deux temps trois mouvements ?

Mais les politiques diront qu’ils n’ont pas le temps, que le quinquennat a accéléré le rythme, que ce qu’ils mettent en œuvre aujourd’hui, doit pouvoir donner des résultats demain… Et tout cela à condition qu’ils ne se plantent de stratégie ! Sinon, que de temps perdu !

Et de l’autre côté, les citoyens de reprocher à leurs dirigeants de ne pas avoir de vision à long terme tout en voulant, exigeant même, des résultats dans les plus brefs délais…

 

Alors, il ne faut pas s’étonner de la déception, de la désillusion face à ce mur du temps, infranchissable et lisse. Contre le temps, on ne peut rien, sauf la patience, mais là, on est dans un autre monde…. 

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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 15:25

Manif pour tous - blog

Capture d'écran

La question de la rue qui gouvernerait revient souvent sur le tapis et ne cesse d’interroger à la fois les politiques et les citoyens.

Déjà, en mai 2003, le Premier Ministre, Jean-Pierre RAFFARIN, à propos de la réforme des retraites insistait sur le sujet : « Le Parlement doit décider, la rue doit défiler, mais ce n'est pas la rue qui gouverne».

Et pourtant !

La Manifestation pour tous semble avoir fait reculer le gouvernement sur le projet de loi sur la famille. De même, l’écotaxe se trouve suspendue en raison de la révolte des bonnets rouges… Mais plus loin, il y a eu le CPE (contrat premier emploi) et bien d’autres projets ont dû être rangés dans les cartons pour calmer l’opinion publique ou du moins une partie.

Parce que l’on est tous d’accord sur le fait que la rue ne devrait pas faire céder un pouvoir élu de manière démocratique. Parce que si les dirigeants commencent à reculer, ils finissent toujours par se trouver coincés et à plonger dans l’immobilisme.

Mais on sait aussi que des manifestations qui durent et qui se radicalisent peuvent aboutir à des catastrophes. Plus un mouvement se durcit, plus les risques de dérapages sont importants. Et ce qui terrorise tout gouvernement responsable, ce sont les victimes que peuvent faire des émeutes non maîtrisées. Notre Histoire est jalonnée de ces révoltes populaires qui se sont terminées dans le sang…  

Alors, on préfère retirer un projet pour ramener la paix civile, plutôt que de s’obstiner et de créer le désordre. A l’image de ce dernier report d’une réforme de société pour mieux avancer sur le terrain économique. Donner l’impression que l’on est à l’écoute du peuple, prendre en compte les objections et ce, même au prix d’une trahison de la parole politique.

De manière générale, ces diverses reculades donnent toujours une impression de faiblesse du pouvoir en place. Ce qui n’est pas non plus fait pour redorer le blason des politiques dont on reproche trop souvent de renier leurs convictions à la première résistance !

Mais on peut aussi se poser la question d’un manque d’anticipation. Gouverner, n’est-ce pas prévoir ? Pourquoi mettre sur la table un sujet dont on pense qu’il mettra le feu aux poudres ? Ne valait-il pas mieux s’abstenir et ne pas donner la sensation d’un retrait en rase campagne, image dévastatrice d’un pouvoir dont on ne peut que suspecter qu’il navigue à vue. On tente et si cela ne va pas, on retire… Il y a comme une sensation de grand flottement…

Pour toute réforme, on sait d’avance qu’il y aura des opposants, c’est du jeu même de la démocratie. Mais où est le dialogue, la pédagogie ? N’aurait-on pas pu éviter cette polémique avec l’ABCD de l’égalité ? Comment a-t-on pu laisser des parents croire à toutes ses idées folles qui ont été relayées dans la rue ?

Avec un travail en amont, les dirigeants pourraient éviter les débordements auxquels on assiste trop souvent. Ou alors s’abstenir de présenter un projet si le moment ne semble pas opportun.

 

La rue gouvernera à chaque fois qu’on lui laissera l’occasion de gouverner ! 

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