Oui, notre santé nous est chère, c’est peut-être notre bien le plus précieux. Et nous tenons à ce que notre système de soins reste le plus performant possible.
Et, dans le même temps, on ne peut plus ignorer que la branche maladie de la sécurité sociale est en déficit, un déficit de 5,9 milliards d’euros en 2012, et qu’il va falloir faire des économies. Évidemment, on aimerait que les choses ne changent pas ou le moins possible, mais les caisses sont vides et il n’y aura pas de baguette magique pour les renflouer.
Aussi, tous, - malades, médecins, pharmaciens, hôpitaux, laboratoire (...) - devront être mis à contribution pour réussir à ce que nous puissions bénéficier des meilleurs soins sans pour autant ruiner la collectivité...
Alors, les pistes sont nombreuses pour optimiser le système et c’est l’objectif du plan de redressement que présente la Ministre de la Santé, Marisol Touraine.
Et le débat est déjà ouvert sur la vente des médicaments à l’unité, dont quelques sondages ici ou là, semblerait avoir la faveur des Français. Oui, cela irait dans le sens de moins de gaspillages, mais les objections sont déjà là. Quand ces critiques viennent des personnels de la santé, tout de suite, ils mettent en avant l’intérêt du patient et parfois, on se rend compte qu’en fait c’est leur intérêt qu’ils défendent ! On peut dire que c’est humain ; comment être entendu si on se bat pour soi-même ?
Avec la vente des médicaments à l’unité, la question de la notice d’emploi arrive sur le tapis. Comme si tous les malades plongeaient dans la notice d’emploi de toutes les boites qui leur sont remises ! Déjà, le médecin joue un rôle important dans la prescription d’un médicament : il met en garde sur les effets secondaires... Du reste, pour ma part, la seule fois où j’ai eu un effet secondaire grave, et bien, cet effet n’était même pas indiqué sur la notice !
Après, il faudra bien que toute la lumière soit faite sur les fameux génériques dont certains sont mis en cause parce que moins efficaces ou moins bien tolérés ! Parce que si la molécule est la même, l’excipient peut différer. Une expérience personnelle ; une otite qui ne se guérissait, lorsque le médecin a compris que c’était le générique qui avait été délivré, a lancé : « ah cela ne m’étonne pas ! ». Du coup, avec le princeps, l’otite a été guérie rapidement... Après une telle expérience, le doute est là... Et des exemples comme cela, il y en a bien d’autres...
Et puis, les Français consommeraient trop de médicaments... La campagne sur les antibiotiques qui ne sont pas automatiques va dans le bon sens et a donné des résultats, mais pas suffisants. Des médecins dénoncent les mauvaises habitudes des patients qui ne veulent pas sortir du cabinet sans une ordonnance consistante, histoire de ne pas être venus pour rien ! C’est vrai qu’un travail de pédagogie doit être fait, surtout envers les hypocondriaques (dont je fais partie) qui doutent des diagnostics et parfois même du résultat des examens ! Et partir sans médicament, ces mêmes patients « démoniaques » pensent être encore plus malades qu’en entrant... Oui, il faut de la patience et beaucoup de pédagogie pour changer les mentalités.
Car toutes les économies qui seront faites, résorberont les déficits mais permettront de financer de nouvelles thérapies plus coûteuses.
Si, dans nos esprits, la santé n’a pas de prix, la réalité nous montre le contraire et que ce prix pourrait bien être un obstacle à une bonne santé pour tous !