En matière de santé publique et d’études alarmistes, on pensait que tout avait été dit. A tort. Un organisme quelconque est toujours là pour nous ramener dans la psychose et nous maintenir dans un état de stress et de peur. Hypocondriaques s’abstenir. Mais si les premiers temps, on tremblait à chaque nouvelle révélation, aujourd’hui, on en est presque devenu fataliste. On va tous mourir un jour, de toute manière, alors doit-on s’arrêter de vivre maintenant ?
La dernière lubie en date : les aspirateurs. Oui, oui, faire le ménage chez soi est devenu un acte dangereux pour notre petite santé, peut-être même aussi grave que de se griller une petite cigarette… « Le passage de l’aspirateur, bien que typiquement bref, peut libérer des quantités importantes de bactéries venant de l’homme. De telles émissions conduisent potentiellement à une inhalation d’aérosols infectés ou allergènes. » (Le Huffington Post du 3/10).
On savait déjà que les produits d’entretien n’étaient pas très bons pour notre organisme, que les bougies parfumées étaient de vrais poisons derrière leurs jolies couleurs et que nos murs (outre le scandale de l’amiante) étaient bourrés de tout un tas de composants mauvais pour la santé. En gros, on est déjà bien conscient, depuis un certain temps, que rester enfermé chez soi peut devenir très dangereux à la longue. Et dehors, c’est mieux ?
Et bien, pas vraiment, car à moins de vivre en pleine campagne, au milieu d’une forêt, la pollution extérieure est terrible. Et particulièrement en ville, entre les particules fines qui s’échappent de nos voitures, le soufre, l’azote… bref, tout un tas de composants avec lesquels on n’est pas censé cohabiter.
Et alors, ne rentrons pas dans le domaine de l’alimentation, des animaux gavés d’hormones, des pesticides présents dans nos fruits et légumes (les mêmes que l’on doit manger en bonne quantité pour rester en forme…cherchez l’erreur), et des médicaments, sinon on ne s’en sort pas. Rares sont les semaines qui passent sans leur flot de scandales sanitaires.
La solution ? Sans doute cesser de respirer, aussi bien à l’intérieur, qu’à l’extérieur (il n’y en a pas un pour racheter l’autre) et réservons notre souffle pour les balades en forêt ou en montagne. Et encore… Ne mangeons rien d’autre que les légumes de nos potagers (ai-je évoqué la pollution de l’eau avec laquelle on arrose lesdits légumes ?). Ne consommons plus le moindre médicament ou la moindre pilule, le moindre burger à la vache folle, le moindre aliment en conserve (les conserves n’échappent pas au scandale, ce serait trop simple)… Et quittons tout simplement le monde industriel au profit d’une île déserte et vierge de toute activité humaine, si toutefois c’est encore possible.
Finalement, on comprend un peu mieux pourquoi l’Homme cherche à tout prix une nouvelle planète habitable. Quand celle-ci sera devenue une décharge, on pourra tout recommencer ailleurs…