Malheureusement, la fin du combat des féministes n'est pas encore pour demain. Des études régulières, chiffres ultra-précis à l'appui, montrent qu'hommes et femmes ne sont pas encore tout à fait égaux. Salaires, place au sein de l'Administration, tâches ménagères et clichés qui ont la vie dure sont autant de raisons qui donnent un sens au combat féministe.
Et les associations poussent comme des champignons et font souvent parler d'elles. Dernière en date : les Femen, ce groupe d'ultras venu d'Ukraine qui, tous seins dehors, s'exhibent dans les églises ou devant Poutine pour dénoncer tout et n'importe quoi. Un coup médiatique pour certains, un message peu clair pour d'autres. Mais ces "guerrières" des temps modernes relancent un peu le débat du féminisme et de sa portée.
Il est vrai que la meilleure défense est l'attaque mais parfois, on a un peu le sentiment que ces associations crient avant d'avoir mal. Elles s'indignent pour une publicité comme la célèbre "Chantal, t'as pas oublié le Cantal ?" où la pauvre jeune femme se retrouvait lâchée du haut d'une falaise pour avoir eu le malheur d'oublier le fameux fromage. Ou pour une affiche de film, avec "les Infidèles" ou encore la pochette du CD de Damien Saez représentant une femme dans un caddie qui avait suscité l'indignation.
On se dit du coup qu'un rien peut provoquer la colère de ces femmes dès qu'on touche à leurs semblables ou que l'on écorne leur image. Pourquoi ? Tout simplement, parce que le sujet est très sensible. Pendant longtemps, les femmes n'étaient pas considérées comme des personnes à part entière, mais comme des êtres dépendants de l'autorité masculine du père, puis du mari. Elles ne pouvaient pas ouvrir un compte bancaire seules, ne pouvaient pas travailler. On parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître mais que leurs arrière-grands-mères, voire leurs grands-mères, elles, ont vécu.
Moins de 100 ans, à peine la durée d'une vie humaine. Autant dire une seconde à l'échelle de l'humanité.
Les femmes d'aujourd'hui ont acquis des droits, un statut d'égal ou tout du moins sur le papier. Une avancée que les féministes préservent comme un trésor éphémère et fragile. Un petit rien qui pourrait disparaitre en quelques jours si l'on n'y prend pas garde, alors qu'on a mis des siècles à le conquérir. On comprend mieux pourquoi les "chiennes de garde" peuvent apparaître agressives dès qu'on essaie de toucher à leurs acquis.
Mais à force de s'insurger de tout et de n'importe quoi, le message en devient flou. Et parfois, on assiste à un revirement de situation où l'homme est considéré comme l'ennemi, comme l'être inférieur. En démontre le site de rencontre sur internet "Adopte un Mec" qui ne fait pas l'objet d'un tollé, alors que le mâle y est considéré comme un véritable objet. Est-ce plus juste? Le même concept, mais avec "Adopte une femme", serait impensable.
Rabaisser nos hommes est-elle la meilleure façon de tendre vers un monde plus égalitaire ? Ils sont d'ailleurs de plus en plus nombreux à déclarer se sentir humiliés ou complexés face à leurs compagnes. Est-il possible qu'un jour le féminisme n'ait plus de raison de vivre et donne place au "masculinisme" ?