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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 15:56

Ah, c’est toujours la ritournelle entendue dès qu’un homme politique se retrouve dans le collimateur de la Justice. Et la question qui revient en boucle ; cette Institution, celle à laquelle on recourt dès qu’un litige se présente, est-elle instrumentalisée ?

Là, il s’agit des écoutes d’un ancien Chef de l’Etat et de son avocat et on entend les mots de manipulation, complot, manœuvres ! Mais hier, c’était l’affaire Bettencourt, et demain il s’agira peut-être d’une autre instruction…

Et le doute de s’installer parmi les citoyens sur un manque d’objectivité des magistrats, ce qui serait grave pour notre démocratie…

D’un côté, les Juges qui travaillent sur les dossiers concernant des politiques, sont suspectés de se livrer à une chasse à l’homme intolérable. Et à l’inverse, s’ils ne font rien, on dit tout de suite « les loups ne se mangent pas entre eux » et qu’il y a connivence. Du reste, n’est-ce pas ce qui s’est passé lors du rejet de la levée de l’immunité parlementaire du sénateur Serge Dassault ? C’était la traque à ceux qui avaient pu prendre une telle décision, sénateurs de droite et de gauche, dans ce qui était considéré comme de la complicité !

Les magistrats ont comme tout citoyen des convictions politiques et bien évidement, celles-ci ne doivent pas parasiter leur travail. C’est une question d’éthique et dans le recueil des Obligations déontologiques des Magistrats, il est question d’intégrité, de probité, d’impartialité… Là, on est dans l’évidence et c’est au Conseil Supérieur de la Magistrature de sanctionner tout manquement…

Mais dans toutes ces affaires où un homme politique est mis en cause, on revient toujours un peu à la même violation, celle du secret de l’instruction (article 11 du code de procédure pénale). Ce principe qui garantit la présomption d’innocence semble ne plus exister et c’est peut-être là, le plus grand drame. Comme le faisait remarquer sur le plateau de BFM TV, le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon reçu par Jean-Jacques Bourdin : « le secret de l’instruction est un vieux souvenir, une aimable marotte… ».

Oui, la présomption d’innocence garantie par le secret de l’instruction finit par avoir elle aussi du plomb dans l’aile. Ce n’est pas parce qu’une instruction est ouverte que celui ou celle qui en fait l’objet est coupable et qu’il y aura procès !  

Du reste, combien d’affaires se dégonflent ? Beaucoup, il semblerait. Trop, au bout du compte pour que l’image de la Justice n’en sorte pas abîmée ! Quand on est le témoin d’un grand déploiement des forces de la Justice sur une affaire donnée et qu’à la fin, il n’en reste rien, on peut s’interroger ! Certes, on peut dire que les juges savent corriger le tir mais on ouvre aussi les portes à toutes les thèses complotistes…

Pour sa part, le politique mis en cause peut passer pour la victime d’une justice aux ordres ou alors, selon la citation "calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose", un coupable…

Laissons les juges bosser leurs dossiers en toute indépendance, cette indépendance dont tout dirigeant doit se faire l’ardent défenseur…

 

 Et garder à l’esprit que nul est au-dessus des lois, mais pas non plus en-dessous !

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