Les contes de fées ont la cote à Hollywood depuis ces dernières années.
Ou du moins, serait-il plus juste de dire que les cinéastes ne se sont jamais lassés de réadapter à l'infini et à leur sauce, ces indémodables.
Tim Burton avait plus ou moins relancé la tendance avec son succès Alice au Pays des merveilles, au début de ce nouveau millénaire. Un conte déjanté qui sied tellement bien à l'univers un peu loufoque, comme tout droit sorti d'un songe, du réalisateur. Et puis, il y a eu les Blanche Neige (deux films sortis à seulement quelques mois d'intervalle), le magicien d'Oz, le Chaperon rouge, une version un peu trash, en mode Terminator, d'Hansel et Gretel. Et ceux à venir, la Belle au bois Dormant, avec Angélina Jolie, la Belle et la Bête, avec Emma Watson, ou encore Cendrillon, la Petite Sirène et même les contes des Mille et une nuits.
Ces histoires, connues plus ou moins de toute l'humanité, ont vu très tôt leurs aventures adaptées en dessins animés, grâce à Walt Disney, mais aussi sur grand écran, comme avec la Belle et la Bête, de Jean Cocteau de 1946 ou le Peau d'Âne de Jacques Demy, avec Catherine Deneuve, en 1970.
Alors comment se fait-il que des récits, vieux de plusieurs siècles, trouvent toujours un écho dans notre monde moderne ? Déjà, ces classiques nous parlent tous. Pas besoin de lire le synopsis pour savoir que le film du Petit chaperon rouge, traitera d'une histoire de loup, de grand mère, de galette et de petit pot de beurre. Ces contes ont bercé notre enfance, tout comme celle de nos parents, de nos grands-parents et même parfois de nos arrière-arrière- grands-parents avant nous.
Si le monde a changé, l'humain lui en revanche est toujours le même. Caché derrière son iPhone, ses écouteurs vissés sur les oreilles, l'homme moderne connaît toujours l'amour, la haine, les relations fraternelles, le choix cornélien entre le bien et le mal... Des thèmes qui tant que l'humanité existera seront toujours d'actualité.
Peut-être aussi que dans notre contexte économique actuel, il est bon de revenir à l'imaginaire et de replonger au creux de notre enfance, dans ce monde sucré, simple et juste, où la pauvre servante finit forcément par sortir de sa condition sociale en épousant le Prince charmant, un homme beau, fort et dépourvu du moindre défaut.
A l'heure du pessimisme et de la morosité, cette bonne cuillérée de bonheur à l'état pur fait un bien fou.
Et surtout, les héros immortels ont aussi su s'adapter. Blanche Neige est devenue une guerrière, qui à la limite n'a même plus besoin du prince pour la sauver des griffes de sa belle-mère. Non, sous les traits de Kristen Stewart, elle prend son indépendance, se bat et n'est pas du genre potiche, à chanter en chœur avec tous les animaux de la forêt.
De même que les deux petits gloutons d'Hansel et Gretel reviennent adultes en tant que chasseurs de sorcière, dans le film sorti cette année.
Les classiques ont ainsi eu l'intelligence d'évoluer avec les enfants et les plus grands...
Illustration de Korolle