Comment qualifier la conduite de l'Union européenne et des gouvernants des pays membres face à cet afflux sans précédent de migrants, pour la plupart des réfugiés ?
On ne peut vraiment pas dire que la compétence et la responsabilité aient été au rendez-vous jusqu'à présent !
Il y a comme une impression de grande confusion, pour ne pas dire d'un chaos dans tout ce que nous vivons aujourd'hui. Et je ne raconte même pas ce que doivent ressentir les réfugiés, un coup les bienvenus et un autre coup, les indésirables de l'Europe !
Et cet effarant retournement de situation de nos amis allemands avec la Chancelière, Angela MERKEL, jouant les bonnes fées un jour pour se rendre compte le lendemain qu'elle avait parlé trop vite.
Des contrôles aux frontières se mettent en place, des murs de barbelés se lèvent, des affrontements entre migrants et forces de l'ordre ont lieu ici ou là.
Et pourtant, le flux de population ne tarit pas. On pourrait même dire qu'il grossit de semaine en semaine... Les sauvetages en mer se multipient, ce qui n'empêche pas les noyades de centaines de personnes... Voilà de pauvres gens aux destins déjà brisés par des guerres qui viennent mourir sur ce qu'ils croient être la terre promise européenne...
Pourquoi l'Union européeenne se retrouve-t-elle dans cette situation hors de contrôle? Situation, notons-le, qui risque bien d'empirer au fil des mois pour devenir intenable, voire explosive.
Il n'y a eu de la part de l'Europe aucune anticipation de cette crise migratoire dont pourtant les spécialistes et les politiques avaient vu venir. Aucun sens des responsabilités face au conflit syrien dont on ne pouvait ignorer qu'il allait tôt ou tard nous impacter !
Mais non, on a préfèré laisser les pays de premier accueil faire face à cette crise en priant pour que la situation n'empire pas, que les malheureux restent bien loin de chez nous. Pourtant l'Italie et la Grèce ont maintes fois imploré de l'aide, mais on a préféré regarder ailleurs, ne pas prendre le sujet à bras le corps. C'était leur problème, pas le nôtre...
A présent, on parle de quotas pour répartir les réfugiés dans les pays européens. En France, il est question d'accueillir 24 000 réfugiés en deux ans ! Mais de qui se moque-t-on ? Pas besoin d'être devin pour se rendre compte que ce chiffre sera multiplié par deux, trois, quatre, et peut-être au-dela.... Du reste, les chiffres fournis sont incompréhensibles ; l'Allemagne compte accueillir 1 million de réfugiés, il y aurait plus de 400 000 personnes qui auraient traversé la Méditerranée depuis le début de l'année 2015... Tous ces chiffres sont anxiogènes, et pensez bien qu'il n'en faudra pas plus aux partis dits "populistes" pour faire le plein de voix aux prochaines élections !!!
Se rend-on vraiment compte du défi qui est posé à l'Europe avec cette arrivée massive de personnes ? Parce que l'on peut parler des droits de l'homme, du droit sacré de l'asile que nul ne saurait contester, mais il n'en demeure pas moins vrai que les mots ne suffiront pas. Où sont les structures pour héberger, soigner, éduquer, former et donner un travail à toutes ces personnes qui arrivent ? On ne parle en France que de dettes, de réduction des déficits, de crise du logement, de chômage de masse !!!
Ne nous y trompons pas : ce qui a pu être possible par le passé, recevoir des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de personnes dans un pays prospère, n'est plus vrai aujourd'hui. Il n'est pas question de dire que les nouveaux arrivants vont prendre aux anciens mais tout simplement que la France et bien d'autres pays seront incapables de prendre en charge de manière convenable des centaines de milliers de personnes. On pourrait presque penser que les migrants sont victimes de notre modernité ; des amortisseurs sociaux qui coûtent cher à la santé pour tous, en passant par un système éducatif très onéreux !
Alors les idées affluent en même temps que le nombre des migrants ! Aider les camps de réfugiés aux portes de la Syrie (on se demande pourquoi cela n'a pas été fait plus tôt ? !!!), régler la crise syrienne avec le grand retour dans le jeu du Président syrien, Bachar al Assad, celui dont on ne voulait plus entendre parler. Et n'oublions pas la Russie qui semble un interlocuteur incontournable...
La réunion extraordinaire informelle des chefs d’Etat et de Gouvernement organisée aujourd'hui pour discuter de la gestion de l’actuelle crise des réfugiés sera-t-elle à la hauteur ?
Il en va de la cohésion européenne, de l'avenir de tous ces réfugiés avec lesquels il ne faut pas jouer au jeu pervers du chat et de la souris, et des peuples européens qui sont fragilisés et dont il ne faudrait pas agiter les peurs pour voir se produire le pire...