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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 12:26

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Et si aujourd’hui, c’était Bercy, le Ministère de l'Economie et des Finances, qui était devenu le lieu de toutes les rancœurs des citoyens, comme la Bastille l’avait été pendant la Révolution de 1789 ? Si ce bâtiment dont un commentateur politique, sous forme de boutade, trouvait qu’il ressemblait à un énorme portique écotaxe était devenu le symbole de l’arbitraire fiscal, comme la Bastille celui de l’arbitraire royal.

Imaginons un long cortège hétéroclite de tous les révoltés de la fiscalité, partant de la place de la Bastille au quai de Bercy ; des bonnets rouges contre l’écotaxe, des petits artisans et commerçants contre la future TVA sociale, les pigeons, les poussins, les employeurs de salariés à domicile et de travaux de jardinage, des épargnants, des consommateurs de bière.... Oui, il y aurait une foule immense et à la place des piques (on a évolué !) ce serait de larges banderoles, des invectives et des poings levés !

Les experts de la politique ne pensent pas que les conditions de cette Révolution soient réunies, pas de coagulation des mouvements et pour le coup, on pourrait pousser un OUF de soulagement ! Car ne soyons pas dupes ; qui dit Révolution dit de la violence et du chaos. Et cette fois, on n’en serait plus à se demander où il faudrait faire des économies ou à se préoccuper de notre compétitivité ! Le pays serait paralysé, non pour quelques jours voire quelques semaines, mais pour des mois et des années... A part quelques fondus qui tenteraient bien un suicide économique et social, la grande majorité n’en est pas là...

Mais, ce n’est pas parce que la Révolution fiscale n’aura pas lieu, que pour autant, il ne faut pas prendre en considération la colère qui monte et qui n’est pas sans conséquence ;

Beaucoup de politiques craignent une déculottée monumentale aux futures élections et la fiscalité tous azimuts montrent ses limites. Du reste, on entend les économistes seriner matin, midi et soir la formule « Trop d’impôt tue l’impôt » ! A tel point que l’argent n’entre plus aussi bien dans les caisses de l’État ; de plus en plus d’entreprises déposent le bilan, d’autres choisissent la délocalisation, d’autres encore préfèrent travailler moins (professions libérales), le travail au noir repart à la hausse, les consommateurs freinent leurs achats... A cela, le gouvernement semble répondre : « Tout va bien Madame la marquise !» alors que le château est en train de brûler !

Car, si l’impôt est indispensable pour le fonctionnement d’un Pays, il en est même le cœur, il doit être aussi établi de manière juste, cohérente et surtout, être le plus stable possible. Car si la nécessité de l’impôt fait encore consensus, pour le reste, le compte n’y est pas !

Les citoyens pensent que l’impôt n’est pas juste (81% des Français trouvent le système injuste selon un dernier sondage). C’est vrai que les mécanismes donnent la sensation d’une vraie usine à gaz et qu’une chienne n’y retrouveraient pas ses petits, notamment pour les niches fiscales ! Ces dernières sont souvent pointées du doigt pour leur inefficacité économique et souvent faites pour céder à des lobbys et autres cadeaux politiques... A quand la grande réforme fiscale promise ?

Pour la cohérence, ceux qui ont pu regarder l’excellente émission diffusée sur France 3, le lundi 24 novembre, TOUT PEU CHANGER « Impôts : la grande injustice ?» présentée par Laurent Bazin, ont pu se faire une idée sur la question. Il n’y a qu’à voir l’imagination débordante, pour ne pas dire démoniaque, des fonctionnaires de Bercy qui, tels des Docteur Folamour, concoctent une taxe par-ci, une taxe par-là. A la fin, on comprend que nous avons plutôt affaire à une diarrhée fiscale qu’un système cohérent ! Ne parlons pas des négociations de la loi de finances où l’on assiste à une lutte de chiffonniers et les comptes d’apothicaires qui s’ensuivent.

Par ailleurs, la stabilité fiscale est peut-être, plus que la pression fiscale, la principale revendication des entreprises. Et là, il y a pas mal de boulot. En discutant avec un chef d’entreprise, il se plaignait d’être toujours sur le qui-vive, que les taux étaient sans cesse modifiés et les demandes d’arriérés étaient une vraie plaie. Si on voulait couler le premier employeur privé de France (les PME-PMI), on ne s’y prendrait pas mieux !

Si la situation est grave, très grave même, elle n’est pas encore désespérée. Avec beaucoup d’efforts et un courage de l’ordre de l’héroïsme, nos dirigeants devraient avoir pour mission de faire aimer l’impôt, comme au Danemark où le mot « skat » peut aussi être utilisé comme un surnom tendre ! 

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