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22 juin 2013 6 22 /06 /juin /2013 11:30

manifestations Brésil - blog

Les manifestations qui se déclenchent avec plus ou moins de violence dans le monde ces derniers mois, ont tous en commun un besoin presque viscéral de respect.

Dans les foules de Rio, on pouvait entendre des manifestants hurler : « On veut que l’on nous respecte ! » Certes, il y a des revendications terre-à-terre, comme la hausse des tickets de bus pour le Brésil, la destruction du parc Gézi au cœur d’Istanbul.

Mais le mal est plus profond. Ce que veulent les citoyens avant tout, c’est qu’on les écoute, que les décisions ne tombent pas brutalement d’en-haut, sans que personne n’ait son mot à dire. La défiance envers les élites est extrême avec la corruption pour les uns ou une privation des libertés pour les autres...

Tous ces peuples en révolte ont l’impression de n’être que des pions, que l’on écarte au gré des humeurs des dirigeants et que leur destin leur échappe. Et cela est dangereux car la confiance est rompue, le pouvoir devient l’ennemi des citoyens ordinaires. Surtout que tous ces peuples sont de plus en plus éduqués, et que l’on ne peut pas les manipuler comme leurs dirigeants le souhaiteraient.

On voit bien que les urnes ne suffisent plus à légitimer les gouvernants pour ces pays en rébellion et c’est peut-être là le plus grave... Le lien entre le peuple et ses gouvernants se délite pour ne plus exister et au bout, c’est l’explosion de la colère et le torrent de haine non contenu risque de faire basculer les pouvoirs en place.

Les dirigeants de ces divers pays commencent à prendre conscience du danger de ces révoltes qui peuvent conduire un État à sa perte. Surtout que la difficulté réside dans l’absence de visages ou de trop de visages dans ces frondes. Les réseaux sociaux servent de point de ralliement, sans pour autant être de vrais partenaires avec qui les dirigeants pourraient négocier.

La présidente du Brésil, Dilma Rousseff a bien compris ce qui se jouait et tente par un « grand pacte pour améliorer les services publics » d’apaiser les tensions. Le Premier Ministre de la Turquie, Erdogan, a fait parler la force plutôt que la concertation : c’est jouer avec le feu.

Et l’Europe dans tout cela ?

Les peuples touchés par l’austérité ont aussi cette exigence de respect. Et les manifestations sont nombreuses au Portugal, en Grèce et en Espagne... Là, c’est plus une remise en cause de l’Union européenne qui grandit, cette entité froide qui dicte des plans de rigueur et qui étouffe les populations.

Au-delà des difficultés économiques, un peuple veut avant tout que son sort soit la seule préoccupation d’un pouvoir.

 

Aux gouvernants à ne pas négliger ces mouvements de colère qui vont se poursuivre et cette soif de considération. Ne pas en tenir compte, c’est s’exposer à un déferlement de violences sans foi ni loi.

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commentaires

P
Not all this are happened in one day. This is happened from the beginning of the election itself. If any one of the government takes some serious decisions and try to solve it at that time, this can be avoided.
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