Malgré la crise, les prix de l’immobilier ne chutent
pas ! Pis, dans nombre de communes où la demande est forte, les prix continuent de grimper. C’est incompréhensible et les spécialistes
parlent d’exception française.
En 2012, le volume des affaires est en baisse car les parties campent sur leurs positions ; les vendeurs refusent de baisser leur prix, pas question de négocier, et les acheteurs attendent l’effondrement du marché, annoncé par les économistes.
Ainsi, le mécontentement est général, les vendeurs qui pensent de bonne foi que leur bien va être bradé et les acheteurs qui ont l’impression –souvent justifiée- d’être des pigeons, victimes de vendeurs qui veulent s’enrichir sur leur dos.
Comment en sommes-nous arrivés à cette situation qui semble inextricable ?
Les vendeurs fixent trop souvent la valeur de leur bien en fonction, non du prix du marché – prix du reste qui selon les professionnels varient de manière très significative – mais de l’utilisation future des fonds. Soit, pour acheter un nouveau bien de valeur supérieure, soit pour en financer des travaux, soit pour placer le capital et s’assurer des revenus… la liste est non exhaustive. Bref, plus le bien sera vendu cher, plus le bénéfice sera important et la réalité a souvent donné raison aux vendeurs gourmands. Mais lorsque le schéma se modifie, les vendeurs ne veulent alors rien entendre, les profits d’hier doivent être les profits de demain. D’où un blocage du marché. Aussi, quand les vendeurs sont contraints de consentir à un sacrifice, celui-ci est vécu comme une véritable frustration.
Les acquéreurs sont souvent dans une position délicate. Il y a peu de bonnes affaires de nos jours, c’est au prix d’une âpre négociation qu’ils finissent par emporter le morceau. Du reste, ils ne savourent guère leur victoire car le prix reste élevé et il leur faudra de très longues années pour rembourser le prêt qu’ils ont réussi à obtenir. Et ce n’est pas toujours le succès espéré ; les banques ont des critères de plus en plus sévères, comme un apport personnel conséquent, réduction de la durée du remboursement... D’où une plus grande amertume quand l’acheteur se voit refuser son crédit.
Dans cette course au toujours plus cher, personne n’est véritablement gagnant. Si cela a été le cas au début de cette explosion des prix, ce phénomène a atteint ses limites. Comme partout les prix se sont envolés, si on vend cher, on achètera forcément plus cher ! Où est le bénéfice ?
Alors, la solution ne serait-elle pas dans le retour à la raison et à la modération qui au bout du compte, aidera tout le monde ? Mais quand il s’agit du secteur immobilier, comme tout secteur marchand, raison et appât du gain ne font pas bon ménage !