Ouf, nous l’avons échappé belle ! Dans l’affaire des
lasagnes bolognaises FINDUS, à la place de ce qui semble être une fraude, nous aurions pu avoir un vrai scandale sanitaire. A défaut de cheval, nous aurions pu avoir du chien, du
rat ou en forme de déjà vu, des bêtes malades…
On a tous en mémoire la vache folle, les steaks hachés contaminés à l’E. Coli… Dans un reportage récent diffusé sur Canal +, « spécial investigation », les plats cuisinés au bœuf étaient suspectés de contenir de la viande clonée en provenance des États-Unis. Or, on sait qu’en France, en vertu du principe de précaution, cette viande n’a pas droit de cité. Mais avec les plats cuisinés, la provenance n’étant pas indiquée, tout est possible…
Évidemment, les sanctions vont tomber et c’est normal. Les contrôles vont aussi être renforcés, de nouvelles normes vont peut-être voir le jour, et certainement un examen approfondi aura lieu sur la filière qui semble plutôt brouillonne. Des ingrédients qui voyagent à travers 5 pays européens avant de se retrouver dans nos assiettes, tout cela a de quoi laisser songeurs.
Mais la sanction la plus redoutable et la plus redoutée des industriels sera celle des consommateurs lesquels, dans un geste de paranoïa, bien légitime, vont bouder pour un moment les plats incriminés. Et avant que la confiance ne revienne, cela prendra du temps et coûtera très cher à la filière.
Deux réflexions s’imposent :
La première est que la course au toujours moins cher a ses limites et on a beau nous le répéter, les preuves s’accumulent toujours plus sur ce qu’on appelle la malbouffe. Le risque est d’autant plus grand que le pouvoir d’achat va connaître de plus en plus de baisses significatives. Pour que les produits puissent tout de même être achetés, il faut bien que le commerce passe et que nous nous alimentions, plusieurs alternatives sont possibles ; soit les industriels revoient leurs marges à la baisse, ils ne pourront le faire que modestement, soit ils vont continuer leur course effrénée des matières premières les plus attractives au niveau des prix, beaucoup moins au niveau de la qualité…
Accepter de payer plus quand on le peut, c’est aussi s’assurer une meilleure qualité dans nos assiettes, mais à condition que les industriels jouent le jeu !
L’envie est grande pour le consommateur de se nourrir à moindre coût, hormis ceux qui n’ont pas le choix, afin de pouvoir financer les prochaines vacances au soleil ou s’offrir les dernières merveilles Hi-Tech.
Mais certains professionnels sont aussi tentés d’augmenter leurs profits coûte que coûte au mépris de la santé publique. Que penser des produits en cause, lasagnes bolognaises, fabriqués tous dans le même atelier et avec les mêmes ingrédients ? Marques reconnues et prestigieuses, marques de grands distributeurs ou même des produits premiers prix, sont-ils tous vendus au même prix ? Il est fort à parier que les coûts de marketing et de publicité créent des disparités énormes dans le prix, mais pas dans le produit ! Et pourtant, grandes marques ou pas, on aura ingéré des aliments identiques !
La deuxième réflexion concerne les plats préparés et dont on va finir pas se méfier tant la traçabilité reste anecdotique. Ces plats dont on reconnait l’utilité et la rapidité de cuisson, quelques minutes au four micro-ondes et la barquette peut figurer sur la table, nous transforment en cordon bleu. Nous voici libérés des préparations fastidieuses et de la corvée de nettoyage des innombrables gamelles et surtout, nous voilà à l’abri d’une catastrophe culinaire…
Mais finalement, le fameux jambon-purée ou pâtes au beurre qui sont un régal pour les enfants, ne seraient-ils pas à même de nous éviter toutes les déconvenues et autres interrogations sur les plats cuisinés industriels ?
A nos tabliers tous et toutes…