Oui, la France comme l’Allemagne a ses mini-jobs ! Ils n’ont certes pas la même dénomination que ceux d’outre-Rhin et vous aurez certainement reconnu de quoi il s’agissait ?
Tout simplement des stages ! Ces stages rémunérés, pour la plus grosse partie d’entre eux, à 436,05 euros par mois, soit 30% du SMIC.
Et les annonces ne manquent pas dans ce domaine. Il n’y a qu’à taper sur le Net offres de stages et c’est une pluie, pour ne pas dire une avalanche, de propositions qui vous tombe dessus. A l’heure où les offres d’emploi se sont réduites à peau de chagrin, les stages, eux, fleurissent et ne connaissent pas la crise. Bien au contraire...
Certains secteurs sont plus friands de stagiaires que d’autres ; la communication, la presse, le secteur bancaire, les entreprises du luxe... En somme, tous les secteurs qui font rêver les jeunes et où les entreprises n’ont qu’à se baisser pour en ramasser à la pelle. Car ces jeunes sont pleins d’espoir, se disant que c’est par ce biais qu’ils vont se faire de l’expérience et les yeux brillants, ils vous déclarent : « Peut-être que si je fais l’affaire, la boite va me garder ! » Sauf qu’affaire ou pas l’affaire, c’est le plus souvent sans suite et d’autres stagiaires vont s’empresser de prendre la place laissée chaude par le précédent et ce, pour le plus grand plaisir des entreprises...
Alors, on pourrait se dire que c’est du gagnant-gagnant : l’entreprise accepte de prendre des jeunes pour leur faire découvrir le métier, les former à celui-ci et pour les jeunes, c’est passer de la théorie à la pratique, valoriser leurs compétences. Oui, dans cette perspective et si l’entreprise joue le jeu, on est tous d’accord pour valider le principe, et les jeunes, les premiers !
Sauf que la réalité est plus sombre et certaines entreprises sont plus cyniques !
Ces jeunes constituent une mine d’or car pour la plupart, ils sont motivés et tiennent le poste comme le ferait un salarié. Il n’y a qu’à lire les annonces pour se rendre compte que souvent, on demande autant à ces stagiaires que l’on exigerait d’un candidat à un emploi. Pour exemple ; là, le stagiaire doit créer un logo pour l’entreprise, un autre devra développer un logiciel de stockage ou encore, un autre rédigera des articles de presse pour le Web... Bref, ce sont, au final, les nouveaux salariés à bas coût...
Pour les jeunes qui décrochent un stage, c’est comme un sésame et il ne faut pas non plus négliger le côté formateur et au final, l’expérience acquise au bout de plusieurs mois. Mais le plus difficile, c’est le cumul de ces stages qui finissent par miner le moral. Car à force de stages, ces jeunes ne peuvent que s’interroger : trouveront-ils un emploi, un vrai celui-là ? Et là, certains perdent patience, à l’image de cette jeune fille de 25 ans, dans un reportage récent de France2, qui a préféré se lancer dans l’auto-entreprise, après avoir multiplié les stages en marketing...
Car, si rien ne vient concrétiser le projet professionnel d’un jeune après une longue série de stages, quelle est leur utilité ?
Et c’est là que l’on se dit que, oui, on fait comme les Allemands, avec leurs mini-jobs !