En 2014, la dette française devrait atteindre la somme faramineuse de 1950 milliards d’euros. On préférerait de loin qu’il s’agisse de la future cagnotte du loto. Des millions d’idées pour employer ce montant : voyages à travers la planète, un tour en navette spatiale, un yacht, le dernier Boeing.... Bref, personne n’aurait de souci pour dépenser tous ces milliards...
Cette somme qui donne le vertige est un triste record que l’on ne fêtera pas au Champagne ! Elle représentera plus de 95 % du PIB. Mais d’autres pays sont déjà à ce niveau record ; les USA avec 100 %, l’Italie avec 120%, le Japon dont la dette culmine à plus de 200 % du PIB...
Ceci doit-il nous inquiéter ? Les spécialistes sont, comme toujours, partagés. Évidemment, comme pour tout ménage endetté, pour ne pas dire surendetté, une gestion saine des comptes doit s’imposer. Les intérêts de la dette, aux alentours de 47 milliards, amputent chaque année le budget.
Le plus grave, et ceci est fréquemment rappelé, c’est notre dépendance aux marchés financiers. Pour le moment, la France emprunte à des taux bas et du coup, elle ne s’en prive pas. Mais on connait aussi la versatilité des prêteurs qui peuvent retirer leur confiance. Il faut peu de chose, un événement dont on ne pourrait soupçonner l’importance, et c’est panique à bord.... Et la descente aux enfers ; la Grèce, le Portugal, l’Espagne, tous ces pays sont bien placés pour le savoir...
Sommes-nous à l’abri d’un coup de sirocco des marchés ? Le risque est peut-être moins important que pour des pays plus fragiles, mais personne ne peut l’exclure. Même nos dirigeants sont prudents avec les comptes publics, et même de plus en plus prudents, comme s’ils maniaient de la dynamite.
Oui, travailler avec les marchés financiers, c’est jouer avec le feu. On danse sur un baril de poudre qui pourrait bien nous exploser à la figure....
Alors, les réformes qui peinent à se réaliser sont indispensables pour sortir de cette spirale infernale qu’est devenue notre dette ; 30 000 euros par habitant ! Il est plus facile d’ouvrir les cordons de la bourse que de mettre tout le monde à la diète. Du reste, on en paie le prix fort, avec des impôts qui explosent. Et comme l’a avoué le Président de la République, en matière fiscale, l’imagination est sans borne.
Et la Cour des comptes de rendre un nouveau rapport sur le déficit de la sécurité sociale avec des idées pour le réduire. Cette fois, ce sont l’optique et l’hôpital qui sont dans le collimateur.
Il est vrai qu’il est toujours plus facile de prôner des mesures d’austérité ou de rigueur ; après il faut beaucoup de courage politique pour les faire appliquer...
Alors, ces 1950 milliards d’euros ne sont pas la cagnotte du loto, mais une épée de Damoclès au-dessus de la tête des citoyens français...